AVKRUST – Waving at the Sky

Image

En 2023, je suis tombé sur le premier album d’un groupe norvégien qui se prenait pour Porcupine Tree. Ils remettent le couvert cette année avec Waving at the Sky, un disque de trois quarts d’heure et sept morceaux dont un final de plus de douze minutes.

Si The Approbation m’était apparu comme un quasi cover Porcupine Tree, le moins que l’on puisse dire, c’est que Avkrvst a pris ses distances avec la bande à Wilson pour composer son second opus. Et pour moi, c’est toujours une bonne nouvelle.

The Avkrvst joue un rock metal progressif alternatif à chant clair avec quelques poussées de growl qui arrivent toujours un peu comme un cheveu sur la soupe.

Sans renoncer à la guitare wilsonnienne et parfois à la rythmique de Porcupine Tree, Waving at the Sky possède également un côté expérimental à la Radiohead comme dans ‘The Trauma’ ou ‘Conflating Memories’ et joue beaucoup plus de claviers symphoniques que par le passé.

L’album s’ouvre sur ‘Preceding’, un instrumental de trois minutes aux voix enregistrées qui se poursuit encore dans ‘The Trauma’ pendant plus de deux minutes avant de laisser place à un chant à la Tom Yorke. Ces deux morceaux et le titre album ‘Waving at the Sky’ constituent à mon avis les temps forts du dernier disque de Avkrvst. Ce sont aussi les pièces les plus instrumentales de l’album.

Mais rassurez-vous, le reste est également très bien.

C’est sur ‘The Trauma’ que se pointe le premier growl rocailleux de Waving at the Sky. Comme dit plus haut, il arrive à brûle-pourpoint et j’aurai pu m’en passer sans problème.  Je ne suis pas certain que cela apporte grand-chose à la musique. Celui qui émaille ‘Families Are Forever’ est nettement plus percutant et souligne, si besoin était, que l’album ne parle pas de petites fleurs, mais poursuit le sombre récit entamé dans The Approbation.

Waving at the Sky ne figurera probablement pas dans mon top de l’année mais il constintue néanmoins une bonne surprise, et si le groupe continue sur cette voie, le prochain Avkrvst devrait être un très bon cru.

J’ai oublié de mentionner, pour les fans du groupe Haken, que Ross Jennings chante aux côtés de Simon sur le titre ‘The Malevolent’. Cela reste relativement anecdotique pour moi, d’autant que j’ai pas mal déroché de Haken depuis pas mal d’albums, mais j’imagine que certains s’achèteront Waving at the Sky rien que pour cette brève apparition.

https://youtu.be/9XjfH4qFPLw

Un week-end ordinaire

Image

Certaines personnes angoissent à l’idée de se retrouver brutalement à la retraite sans activité pour occuper le temps libre. Pas moi. J’attends cette échéance avec impatience car mes week-ends sont toujours chargés. 

Depuis quelques années je travaille 4,5 jours par semaine. Avec les heures supplémentaires effectuées lors des déplacements, j’arrive assez régulièrement à ajouter une demi-journée de loisir à ma semaine. La fameuse semaine de quatre jours dont un de télétravail qui me laisse trois autres journées pour vaquer à mes loisirs.

Jeudi soir, vers 21h, je partais en montagne pour une nouvelle nuit d’astro photographie. Après sept heures passées sous les étoiles, je retrouvais mon lit à 4h du matin. À 9h j’étais sur l’ordinateur pour traiter plus de cinq heures d’acquisition sur NGC 6888 à l’aide du logiciel Pixinsight.

Après une sieste salutaire, je partais en compagnie de mon épouse pour une audition de musique de chambre où elle était accompagnatrice. Evidemment, j’avais emporté un appareil photo pour immobiliser ce concert. A 20h nous nous retrouvions avec les musiciens dans une brasserie du centre-ville à discuter à bâtons rompus de musique, de projets et de photographies. À 23h30, je retrouvai enfin mon lit.

Le lendemain matin, j’étais de nouveau assis devant l’ordinateur pour trier et  développer les 150 photographies de la soirée. L’après-midi, alors que le soleil faisait bouillir le mercure, je profitais d’une nouvelle sieste à l’ombre en préparant un billet de blog. J’enregistrais également la vidéo de Cosmograf et réalisais son montage avant de la mettre en ligne avec la chronique sur le blog. 

Le soir, nous partions vers Saverne pour la Fête de la Musique où une flûtiste, qui joue avec ma chérie, assurait la première partie d’un concert dans une église. Nous retrouvions là bas des amis de longue date pour une soirée musicale arrosée plus ou moins improvisée. Mon appareil photo me suivait encore une fois, pour immortaliser les flûtistes baroques et le chœur du Bon Tempérament qui revisitait des chansons des Frères Jacques. À 1h nous retrouvions la couette douillette pour quelques heures de sommeil avant le retour de la canicule.

Enfin le dimanche, plus où moins bien remis de la veille, alors que l’air frais (21 degrés) circulait encore dans la maison, je triais les photographies de la veille avant de les envoyer à l’ensemble du Bon Tempérament.

Il me restait encore un article à préparer et trois photographies à sélectionner pour remplir ma semaine médiatique. L’après-midi était terminée, il fallait se préparer à passer une nouvelle semaine de travail avant le prochain week-end qui s’annonce à nouveau intéressant.

L’équation de Drake

Image

L’équation de Drake, inventé par Frank Drake en 1961, vise à estimer le nombre de civilisations extraterrestres avec qui nous pourrions entrer en contact.

Je vais vous proposer une nouvelle version de cette formule, afin d’estimer le nombre d’extraterrestres vivant aujourd’hui sur Terre comme ceux du film Men In Black ou bien de la série V.

Commençons par la première variable d’ajustement, le nombre d’êtres humains sur Terre. Pourquoi ce nombre ? Parce que tout le monde le sais, les extraterrestres se cachent sur notre planète en prenant l’apparence de l’espèce dominante, les humains. Vous n’avez pas regardé la série Les Envahisseurs avec David Vincent ?

Donc notre première variable P est de 8,000,000,000 à la louche. Ça en fait du monde.

Mais parmi les humains, combien sont des extraterrestres ? Déjà nous devons éliminer les femmes de l’équation, les aliens ne se cachent jamais dans le corps d’une femme. C’est beaucoup trop contraignant. Il n’y a que dans des films comme La Mutante que l’on fait croire ce genre d’inepties. 

Notre seconde variable d’ajustement S est donc 1/2 car il y a autant de femmes que d’hommes sur Terre, sauf en Chine suite à la politique de l’enfant unique.

Tous les aliens restent connectés à Internet 24 heures sur 24 pour communiquer entre eux. En effet leurs pouvoirs télépathiques sont fortement perturbés par la bêtise humaine qui parasite les ondes. D’après les statistiques, environ 70% de la population mondiale possède un accès à Internet. C’est notre troisième variable I qui a la valeur 7/10.

Les extraterrestres n’écoutent pas de musique contrairement à 90% de la population, ils écoutent du rock progressif, ce qui n’est pas la même chose notez bien. Il s’agit en effet de la seule construction sonore assez complexe pour chatouiller leur intellect évolué. C’est la variable M égale à 1/10. N’oublions pas que les amateurs de rock progressif ont presque tous plus de 50 ans. Et 30% de la population mondiale a plus de 50 ans. Voici notre nouvelle variable A qui est égale à 0.3.

Les aliens sont tous francophones, car il s’agit de la langue à l’orthographe la plus difficile à maîtriser, un challenge de plus pour nos aliens exilés. C’est la variable L. Les francophones représentent seulement 4% de la population, en forte baisse depuis la fin des colonies. Quelle misère !

Les extraterrestres vivant sur terre n’espèrent qu’une chose, quitter notre planète parce qu’elle est polluée et que son atmosphère sent les produits chimiques. Nous on appelle ça la chlorophylle. Du coup ils scrutent sans cesse le ciel avec des télescopes pour surveiller l’éventuelle arrivée d’un vaisseau mère. Et les astronomes amateurs ne représentent en France que 0,07% de la population. C’est la variable O

Les aliens lisent de la science-fiction, ça les fait mourir de rire tellement les récits sont absurdes. 86% des français lisent des romans et 82% d’entre eux lisent de la SF. C’est notre variable F égale à 0.7. 

Enfin les extraterrestres qui possèdent des matériaux rares en grande quantité, vivent très au-dessus de l’humain moyen. Ils rentrent tous dans le club très fermé des 1%, c’est à dire ceux qui possèdent plus de 1,8 millions d’euros de patrimoine brut. C’est notre dernière variable d’ajustement R qui est égale à 0.01.

Voilà, nous y sommes. Le nombre d’extraterrestres N se calcule ainsi avec l’équation Drake Le Brun :

N = P x S x I x M x A x L x O x F x R 

Il existe un moyen mémo technique tout simple pour se souvenir de la formule, c’est celui-ci : Forma Slip.

Quant au résultat théorique de cette équation, N égal à dix-sept.

Oui, l’équation Drake Le Brun prédit la présence sur Terre de seulement dix-sept extraterrestres cachés au milieu des huit milliards d’autres habitants. C’est peu. Ils pourraient être les rescapés d’un crash de vaisseau spatial, mais ce ne sont que des conjectures.

Ce qui est beau, c’est que la prédiction de l’équation Drake Le Brun est confirmée par l’observation. En moyenne, le blog Neoprog.eu reçoit un petite vingtaine de visiteurs par jour. Et ce blog parle principalement de rock progressif, d’astronomie et de science-fiction. Tous ses lecteurs sont donc des aliens.

Si vous ne vous reconnaissez pas dans cet échantillon, c’est certainement à cause de la dernière variable. Celle des 1%. Mais je ne suis pas dupe. Je sais bien que vous trichez lors de votre déclaration de patrimoine…

Cosmograf – The Orphan Epoch

Image

D’ordinaire je tombe amoureux d’un album de Cosmograf sur deux. Ne me demandez pas pourquoi, je serais bien en peine de vous l’expliquer. Après avoir adoré Heroic Materials, je m’attendais donc naturellement à bouder son successeur, The Orphan Epoch. Mais il n’en est rien, bien au contraire. 

Le nouveau Cosmograf propose 47 minutes de musique réparties en sept morceaux. Et s’il m’a probablement séduit, c’est qu’il est très différent de son prédécesseur. 

Tout d’abord ce n’est pas un concept mais plutôt un billet d’humeur. Un appel à la désobéissance, un coup de colère.

C’est Kyle Fenton (Steve Thorn, The Arrival, MUS3), un habitué de Cosmograf, qui joue derrière les fûts, pour le reste, Robin joue de tous les instruments, sorti du saxophone de Peter Jones (Tiger Moth Tales).

La pochette n’est franchement pas vendeuse. Elle possède un petit air de Anoracknophobia avec son bonhomme gribouillé sur une route recouverte de mots dans des cadres de couleur.

Musicalement parlant, on retrouve bien sur Pink Floyd de la période The Wall avec le titre ‘We are the Young’ et ses dix minutes qui évoquent les amis d’enfance. Mais il y également des choses nettement plus rugueuses comme le titre d’ouverture où Robin durcit la voix comme jamais après une magnifique ouverture au piano façon Sheller en Solitaire pour ceux qui connaissent ou bien ce motif de guitare folk façon Alan Stivell.

Et puis il y a ‘Séraphin Reels’ qui allie des touches à la Marillion et des soli de guitares agrémentées de saxophone joué par Peter Jones. Et n’oublions pas ‘King and Lords’ au final furieusement rock.

Alors vous me direz, saxophone, guitares, Marillion, Pink Floyd, voire Bowie sur le dernier titre, tout cela ressemble furieusement à du Cosmograf. Ben oui, mais non. 

Pourquoi ? Sans doute parce que l’album n’est pas un concept, que la musique n’est pas cinématique pour une fois et qu’il arrive que les guitares remuent la boue au lieu de tutoyer les éthers.

Mais si vous voulez retrouver le Cosmosgraf que vous connaissez bien, écoutez ‘Empty Box’ qui est certainement le morceau qui se rapproche le plus de ce que l’on attendrait d’un Robin Armstrong. Du mélancolique au chant doux qui hurle sur un solo de guitare stellaire. Oui mais voilà, c’est un peu l’exception de l’album.

Je préfère l’album Heroic Materials à The Orphan Epoch, certainement parce que c’est du Cosmograf tout craché. N’empêche, le dernier Robin Armstrong est un bon cru qui nous sort un peu de notre zone de confort. Donc je vous invite vivement à aller l’écouter, par exemple sur Bandcamp.

The Rig

Image

The Rig est thriller enhuis-clos sur la plateforme pétrolière Kidhorn Bravo en mer du Nord. 

Une histoire à la Stephen King, souvenez-vous de The Fog ou The Thing, une série de six épisodes pour la première saison, qui débute par un inquiétant brouillard en mer du Nord suivi de perturbations radio et pannes électriques à répétition sur la plateforme.

Le forage se trouve brutalement isolé du reste du monde et soudainement le puits voisin, visible depuis Kidhorn Bravo, explose.

La série joue sur les tensions entre les personnages et les événements étranges qui se produisent sur cette plateforme battue par la mer où le danger est permanent. 

Des blessés récupèrent mystérieusement de graves traumatismes, certains membres d’équipage rêvent d’un tsunami dévastateur, une végétation tropicale envahit dans la section technique, des containers non répertoriés scellés sont entreposés dans le stock et un des rares survivants de l’autre puits tente de prendre le contrôle de Kidhorn Bravo.

Je vais attaquer la deuxième saison alors que la plateforme vient enfin d’être évacuée par ces hélicoptères tant attendus durant six épisodes. Mais vont-ils rejoindre enfin la terre ferme ?

I wanna live in America

Image

Après un voyage en Bretagne suivi de plusieurs jours de pluies diluviennes, j’étais en manque de ciel étoilé. Une fenêtre incertaine s’ouvrait le dimanche soir, incertaine car jusqu’à dix-neuf heures les averses arrosaient encore l’Alsace sous de fortes rafales. Mais depuis trois jours les modèles météorologiques votaient pour un ciel clair sans vent à partir de vingt-deux heures. Hélas la Lune était presque pleine, c’était le week-end de On The Moon again. Elle n’était pas très haute dans le ciel mais pour la photo, c’est toujours un problème.

Qu’importe, confiant en ma bonne étoile, j’ai chargé la voiture avec le télescope et la lunette et emmené mon petit dernier, de passage à Strasbourg pour un mariage, à mille mètres d’altitude et quatre degrés Celsius pour observer les étoiles.

Arrivés là haut vers vingt-une heure, je n’en menais pas large. Le ciel était encore bien chargé et le vent qui soufflait d’ouest risquait de compromettre la soirée. La météo disposait encore de deux bonnes heures pour corriger le tir avant que je commence les photos.

Nous avons tranquillement installé le télescope pour observer la Lune encore cachée par d’épais cumulus puis j’ai mis en place la lunette pour la session photo. Ce soir là j’étrennais pour la première fois le filtre Triband sur la lunette. Il devait m’aider à oublier la luminosité de notre satellite.

J’avais prévu de refaire la nébuleuse América déjà photographiée avec mon appareil photo l’été dernier. Cette fois j’utilisais une caméra, un filtre et la lunette. Même avec la pleine lune j’espérais faire mieux.

En parlant de la Lune, notre satellite commençait à sortir des nuages, alors j’ai chargé mon garçon de la pointer au télescope pendant que je discutais avec deux membres de l’association montés malgré la météo incertaine. Des visiteurs, venus passer une nuit romantique dans leur mini van, sont venus jeter un œil à l’oculaire et parler astronomie. À notre manière nous avions contribué à l’évènement On the Moon Again, presque malgré nous. Il y a toujours des curieux au Champ du Feu.

Le vent s’est calmé, les nuages se sont dispersés et la Lune est montée dans le ciel. Avec une atmosphère très humide et chargée en poussières venues des incendies canadiens, sa lumière créait un voile blanchâtre qui masquait les étoiles. On ne verrait pas la Voie Lactée ce soir mais avec le filtre Triband je pourrais quand même photographier ma nébuleuse.

Une fois la lunette correctement mise en station et calibrée, j’ai pointé la constellation du Cygne, près de Deneb où s’étend le vaste nuage de la nébuleuse NGC 7000 dite America ou cou du pélican à cause de sa forme très particulière. 

Entre la qualité très moyenne du ciel et le filtre gourmand en lumière j’ai dû pousser le temps de pause. Un premier essai à 300 secondes, un second à 600 pour finalement revenir à la première valeur. Car en dix minutes, bien des choses peuvent se produire comme le passage de satellites ou un problème technique qui me ferait perdre une image perdre et autant de temps de photographie.

Après quelques derniers réglages, j’ai laissé la lunette travailler comme une grande, retournant au télescope pour observer à nouveau la Lune puis la nébuleuse de la Lyre et l’amas d’Hercule. Rien de bien exotique mais je connais très mal mon ciel.

Mon fils, fatigué et frigorifié, s’est réfugié dans la voiture. Je l’avais prévenu pourtant. L’astronomie c’est vivifiant. Moi, protégé par trois couches de vêtements, j’ai continué à observer et surveiller mon setup, qui pour une fois, a fonctionné comme une horloge, sans doute grâce au nouvel équilibrage de la lunette. Au bout de deux heures trente de photo, j’ai eu quand même pitié de mon fils et j’ai remballé tout le matériel.

Christophe était rentré depuis longtemps et Antoine s’acharnait encore sur la nébuleuse du croissant avec son objectif Samyang 135 f2. Il repartira avec quatre heures trente d’images et une magnifique photographie.

Rentré à 3h30, j’étais debout devant l’ordinateur six heures plus tard pour regarder mon travail de la nuit. 30 images, aucun rejet soit deux heures trente de photographie. Le résultat était nettement différent du premier essai. Mais je n’arrive pas encore à décider laquelle des deux photos je préfère.

Mostly Autumn – Seawater

Image

Je sais, je sais, j’avais écrit que je ne chroniquerai pas le dernier album de Mostly Autumn. Mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

J’ai été les écouter en concert Chez Paulette, et ça été une belle soirée. Alors, un soir, je me suis replongé dans cet album qui m’avait laissé relativement indifférent, et j’ai aimé ce que j’ai écouté. Alors aujourd’hui, j’ai finalement décidé de vous présenter Seawater.

L’album dure plus d’une heure et quart avec dix morceaux dont le dernier, ‘Seawater’, qui approche les vingt minutes.

Mostly Autumn oscille entre prog symphonique et musique folk ce qui suffit à justifier la présence de Troy Donockley (Nightwish) sur les deux premiers titres de l’album, ‘Let’s Take a Walk’ et ‘Why Do Remember All the Rain’.

L’album s’ouvre et se conclut par des chants d’oiseaux, et entre les deux, parle de nostalgie (‘My Home’) et colère (‘Seawater’).

Je ne suis pas forcément fan du timbre d’Olivia lorsqu’elle pousse ses cordes vocales dans ses retranchements comme dans ‘If Only for a Day’, cependant il faut reconnaître qu’en live elle fait vraiment bien le job. Je me demande même si je ne la préfère pas en concert, sans tous les artifices de l’enregistrement studio.

Les guitares de Bryan et de Chris sont la clé de voûte de Mostly Autumn et les claviers de Iain les piliers du groupe. La batterie est sans doute leur point faible. On ne peut pas dire qu’elle brille par son côté progressif. Elle sonne clairement plus comme les musiques de fêtes foraines, écoutez ‘When We Ran’ pour vous en convaincre. Disons que je n’aime pas.

Comme dit plus haut, Seawater navigue entre ballades folk comme ‘Let’s Take a Walk’ et prog symphonique à la manière de ‘Seawater’ sur le duo vocal que forment Olivia et Bryan.

Si l’album dure plus de soixante quinze minutes tout de même, je ne lui ai pas trouvé de longueurs et il m’est arrivé de l’écouter trois fois d’affilée dans la même après-midi. Le dernier morceau ‘Seawater’, du haut des ses vingt minutes, est bien entendu le point d’orgue de l’album. Déjà sa durée en fait une pièce d’exception, ensuite, il s’agit d’un titre avec de grandes sections instrumentales et soli de guitares à tomber par terre. Enfin il y a le texte qui nous parle d’une vague géante qui engloutit toutes les misérables créations humaines sur cette Terre pour la purifier de notre espèce qui n’a pas su saisir sa chance lorsqu’il était encore temps.

Malgré quelques défauts, qui ne gênent peut-être que moi (le chant et la batterie), Seawater est un album dont je suis finalement tombé amoureux à force de l’écouter, à tel point que je regrette de ne pas l’avoir acheté en édition physique lors du concert de Mostly Autumn Chez Paulette. Parfois, pour rentrer dans certains albums, un certain temps est nécessaire.

La Maison des Jeux

Image

C’est un petit livre de poche d’un peu plus de 150 pages qui a attiré mon regard alors que je peinais sur un roman de science-fiction plus conséquent : le premier tome de La Maison des Jeux de Claire North. 

Le roman parle d’un jeu où le but est de faire élire un puissant personnage de la cité vénitienne. 

Thene est une femme juive mal mariée à un flambeur qui dilapide chaque nuit toute sa fortune à la Maison des Jeux. Elle l’accompagne lors de ses nuits de débauche jusqu’à ce qu’un jour, on lui propose de rejoindre la Haute Loge de la Maison des Jeux. Un lieu caché derrière une porte fermée où l’enjeu des parties disputées dépassent le simple gain pécuniaire.

Nous sommes en 1610 à Venise et le haut magistrat vient de mourir. Quatre hommes sont en lisse pour prendre le poste. Des élections ne vont pas tarder. Mais c’est une partie organisée par la Maison des Jeux qui décidera du vainqueur. 

Thene rejoint la partie qui désignera le futur vainqueur. Le joueur gagnant pourra entrer dans la Haute Loge de la Maison des Jeux. 

Dès le premières phrases du roman, j’ai été subjugué par le style et la plume très particulière de Claire North. L’histoire est racontée par de mystérieux personnages qui observent à distance les jeux de pouvoir sans intervenir, qui suivent Thene dans les rues de Venise, ajoutant à l’intrigue une touche de mystère à un roman hors du temps. 

Le lecteur caché sous un masque blanc, plongé dans le roman, franchit des ponts, navigue sur les canaux sales de la cité lacustre, marche dans les couloirs des palais vénitiens, coure dans les rues bondées en journée, vérifie sans cesse qu’il n’est pas suivi, complote et tente d’échapper à la mort.

De nombreux personnages se croisent en peu de pages, les candidats, les joueurs et les cartes jouées par les participants. 

J’avoue m’être un peu perdu sans que cela n’altère pour autant mon plaisir lors de la lecture du roman. Mais maintenant que j’ai terminé le premier tome, je me demande si j’irai plus loin dans cet univers.

Pour l’instant, je vais essayer de terminer La Guerre des Captifs de James S.A. Corey qui peine à me convaincre.

Retrouvailles

Image

Lorsque j’étais adolescent, j’avais deux amis rencontrés autour de passions communes, l’astronomie, la Bretagne et la bibine. 

Malgré les années, la distance et les aléas de la vie, nous ne nous sommes pas perdus de vue, nous retrouvant au hasard d’un déplacement à Toulouse ou en Bretagne. 

Toutefois, nous ne nous étions pas revu tous les trois ensembles depuis de bien longues années. Et c’est Fab le toulousain qui a eu l’idée de ces retrouvailles en terres de Bretagne. Après qu’il ait trouvé un week-end qui convenait à tout le monde, un gîte dans un joli coin, j’ai pris mes billets de TGV Strasbourg-Rennes et j’ai préparé la valise.

C’était parti pour un long week-end entre mecs, mais sans alcool, sans filles et au régime car quarante-cinq années plus tard, nos corps d’adolescents avaient pris quelques rides et kilos.

Fab allait nous parler pré-histoire, Fanch d’histoire et moi d’astronomie probablement. Bref nous allions radoter.

Mais tout d’abord il fallait affronter près de 5h de train, et je déteste le train, je déteste voyager en fait. Heureusement que Fab venait me chercher à Rennes, m’épargnant une heure supplémentaire de transport ferroviaire jusque Saint-Malo.

À peine installés, après d’émouvantes retrouvailles – nous ne nous étions pas vus depuis des années tous les trois ensembles – nous avons investi le gîte au bord de la Rance et commencé les promenades. Trois jours durant nous avons peu dormi, roulé en voiture électrique, marché beaucoup, discuté énormément et mangé des crêpes, du far et des galettes saucisses.

Dinan, Dol de Bretagne, Saint-Cast, la Rance, la pointe du Groin, de menhirs en châteaux, de bord de bord de mer en campagne, nous avons écumé le pays gallo et ses merveilles. Nous avons également retrouvé nos joutes verbales intactes, comme si nous nous étions séparés quelques jours plus tôt. 

Certes nous avions vieilli et aux conversations archéologiques et pseudo philosophiques, nous avons ajouté nos problèmes de santé et ceux de nos enfants. Nos épouses ont vaguement été évoquées ici ou là, mais voilà, c’était un week-end de mecs, alors elles ont été un peu oubliées.

Ces trois jours ont passé trop vite malgré des levers matinaux et des couchers tardifs. Cependant, entre le manque de sommeil et une alimentation hasardeuse, nos organismes fatigués n’auraient probablement pas résisté très longtemps à ce traitement. Le dimanche matin Fab est reparti vers Toulouse, moi j’ai joué les prolongations à Lamballe avec Fanch avant de reprendre le train lundi matin vers Rennes puis Strasbourg, comatant dans les sièges peu confortables du TER puis du TGV.

Entre Lamballe et Strasbourg, j’avais plus de cinq heures d’attente à Rennes (oui j’avais bien mal organisé mon retour, la faute à un week-end très chargé en voyageurs). 

La ville de Rennes où j’ai vécu quatre ans, pendant mes études scientifiques. C’était pour moi l’occasion d’un pèlerinage au Colombier, le long des quais, sur la place du Parlement de Bretagne, chez Burger King, devant un cinéma désaffecté ou bien à l’entrée de la boîte de mes nuits de débauche. J’ai probablement fantasmé cette ville, contrairement à l’amitié de Fanch et Fab. Au bout d’une heure et demie, j’avais terminé un assez terne pèlerinage. Il me restait trois heures trente à patienter en gare.

Il se pourrait que nous renouvelions cette réunion d’anciens combattants chaque année, car il serait bien agréable de retrouver mes amis d’adolescence pour de nouvelles aventures. Nous verrons ce qu’en pensent nos épouses délaissées le temps d’un long week-end.