Piqure de rappel

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Photo Philippe Garcelon.

On l’appelle souvent Gaia, mère Nature, âme de la Terre et de plein d’autres sobriquets charmants. C’est grâce à elle que nous vivons et prospérons, le plus souvent sur son dos en la bousillant gaiement.

Honnêtement je pense faire attention à notre planète, disons en comparaison d’autres spécimens de mon espèce. Je trie mes déchets, je roule peu, je ne prends pas l’avion, je mange peu de viande, je veille à consommer le moins d’énergie possible, bref je fais des efforts. 

Pourtant mère Nature ne me récompense pas. Déjà elle ne m’a pas gâté à la naissance avec un corps chétif et un cerveau lent mais en plus elle me punit de n’être qu’un homme.

Je suis parti à la montagne pour tenter de magnifier son oeuvre à l’aide d’un appareil photo. Très vite il m’est apparu que ce serait les champignons multicolores qui seraient mon sujet du jour. Il y en avait partout le long des chemins.

Le boitier presque posé au raz de la mousse, l’écran orienté à 45 degrés, j’ai cadré au plus près les eucaryotes au 200 mm, m’essayant à des compositions avec les branches et les brindilles. Pendant ce temps mon épouse courait devant.

Il faisait beau sans qu’il fasse trop chaud, une journée d’automne parfaite pour une promenade. Sauf qu’en me redressant après ce qui serait ma dernière photo de champignon, un insecte a volé dans mes cheveux et une très violente piqure a soudainement irradié toute ma tempe gauche. Une guêpe monstrueuse est passée devant mes yeux avant de revenir à l’attaque. Bon d’accord, c’était probablement un frelon vu la taille, mais je ne lui ai pas demandé son petit nom.

J’ai hurlé, vraiment, car comparé à une piqure de guêpe, celle-ci était infiniment plus violente. Une douleur rapidement irradiante de l’oreille jusqu’au sommet du crâne qui est restée très forte pendant plus d’une heure.

Tant bien que mal j’ai rattrapé mon épouse et elle a pu constater l’étendue rouge des dégâts. La douleur était atroce et la voiture était garée à plus d’une heure de marche de là. J’ai du me traîner, les jambes flageolantes, la tête dans le coton, faisant de nombreuses pauses pour récupérer jusqu’à enfin atteindre la voiture et m’écrouler sur le siège passager. Ma chérie pour une fois, n’a pas pu roupiller pendant que je conduisais, elle tenait le volant.

Plusieurs heures après, un antihistaminique et un ibuprofène plus tard, j’avais toujours très mal. A 20h30 j’étais sous la couette, encore choqué et le lendemain matin une petite douleur me titillait encore.

Mère Nature a sans doute voulu me faire passer un message. Prendre la voiture et fouler la végétation avec mes pieds indignes pour dénaturer de magnifiques champignons méritait un avertissement, une piqure de rappel. La salope !

Mais qu’est-ce que je fou ici ?

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Il est quatre heures du matin. Les seules lumières que je distingue sont celles de la Lune, de Mars et de Jupiter. Dehors le mercure peine à atteindre les six degrés. Je n’ai pas assez dormi. J’ai le dos en bouillie pour avoir crapahuté le long d’un ruisseau sous les averses la veille. 

Engoncé dans un anorak, un bonnet sur la tête, j’attends vautré sur le siège conducteur de la 2008 que les copains arrivent. La voiture est garée dans les Vosges, le long d’une petite route au milieu de la forêt. Quelques étoiles scintillent entre les branches. Le coffre est rempli de matériel d’astronomie mais le spot d’observation est à plus de trois cent mètres de là, derrière une barrière fermée. Va falloir trimbaler tout cela à la main, avec une chance sur deux de tomber sur des sangliers vindicatifs.

Mais qu’est que je fou ici ? Qui a eu l’idée de ce spot ? Qui a voulu sortir ce matin ? 

C/2023 A3 faisait sa première apparition à l’horizon de l’année, à 6h25, à peine une heure avant le lever du soleil et la météo semblait favorable. Alors à 2h45 j’ai bu un café fort avant de partir pour le Mont Saint-Michel. Non pas celui volé par les normands, celui qui domine Saint-Jean Saverne en Alsace, enfin à la frontière avec les pâtés lorrains.

Pourquoi si tôt ? Je voulais profiter du ciel d’hiver pour photographier aussi la nébuleuse à tête de cheval qui me fait rêver depuis l’enfance et qui est assez haute le matin. Sauf que les trois cent mètres dans le noir au milieu de la forêt avec les sangliers, trop peu pour moi, surtout qu’il faudra faire au moins deux aller retours. En plus je ne sais pas où se trouve le spot convoité. Lorsque je suis arrivé, je n’ai pas trouvé l’endroit.

Alors j’attends dans la voiture que Benoît, l’organisateur de cette randonnée ridicule arrive pour me montrer le chemin et tant qu’à faire m’aider à porter le matériel. Qui a eu l’idée de cette sortie déjà ? Moi…

Lorsque Benoît arrive enfin je me suis  presque assoupi dans la voiture glacée. Lui n’emporte qu’un Seestar et dispose d’une main de libre pour porter ma monture équatoriale. Moi je traine la mallette de fusil d’assaut qui contient la lunette. La montée est dure, surtout avec le dos en vrac et dix kilos de charge mais nous atteignons finalement le promontoire qui domine la plaine d’Alsace. 

Le ciel est pur. Un lune cendrée se noie au milieu des étoiles et des planètes. La constellation d’Orion est déjà bien haute dans le ciel et l’horizon Est parfaitement dégagé. Quoiqu’en pensent les grincheux, nous avons une petite chance de voir la comète. 

Pendant que nous mettons en place le matériel, Christophe nous rejoint. Je lui ai conseillé de venir léger à cause de la barrière fermée et des trois cents mètres de marche. Sa lunette et sa monture sont deux monstres magnifiques et très lourd. 

En plus cela fera des bras supplémentaires pour ramener mon matériel à la voiture. Oui je suis un malin comme Obélix dans Astérix en Corse avec Idéfix.

La comète n’est pas encore levée alors j’en profite pour voyager dans Orion et photographier une des plus célèbres nébuleuses obscures. 

Vers 6h, alors que la nuit recule, nous faisons les premières tentatives pour trouver la comète. Peine perdue, elle est encore trop basse. La brume commence à inonder la plaine et le spectacle est grandiose vu de haut de notre promontoire. 

A 6h20 Benoît est le premier à observer la comète C/2023 A3 avec son Seestar. Je manoeuvre illico ma lunette, abandonnant presque à regret IC434 (la fameuse nébuleuse tête de cheval) et tombe immédiatement sur la chevelure de l’astre éphémère. Première photo. Il y en aura plein d’autres. Christophe avec ses jumelles n’arrive pas à la trouver et moi même, alors que je sais où elle se situe, je n’arrive pas à tomber dessus. Elle ne doit pas être aussi lumineuse que prévue cette comète.

Le soleil se lève sur la Forêt Noire. Pas de rayon vert mais le spectacle est grandiose avec la plaine dans la brume et l’horizon doré. Nous faisons encore quelques photographies pour immortaliser cette aube magnifique et puis nous remballons le matériel. Les premiers promeneurs sont étonnés de nous voir trimbaler tout notre bazar vers les voitures. Faut-il leur avouer que nous sommes debout depuis plus de cinq heures pour observer une comète qui ne fera même pas une belle photo ?

Il est neuf heures lorsque j’arrive à la maison. Je suis fatigué mais heureux. Nous avons vu la comète !

Nightwish – Yesterwynde

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Nightwish

C’est la première fois que je vais parler d’un album de Nightwish dans les Chroniques en Images. Ceci dit, ce n’est pas le premier que j’écoute fin de là. Il faut dire que depuis que Floor Jansen tient le micro, le groupe est devenu nettement plus séduisant à mes oreilles.

C’est en butinant sur Bandcamp que j’ai appris la sortie de Yesterwynde et comme j’avais bien aimé Human II Nature comme l’album solo de Floor, j’ai commencé à l’écouter.

Yesterwynde

Yesterwinde ce sont douze pièces de choix dont un poids lourd de presque dix minutes pour plus d’une heure de metal électro folk symphonique cinématique.

Musique celtique, orientale, orchestrale, atmosphérique, cinématique, chœurs et metal se partagent ces soixante et onze minutes épiques et intimistes façon coiffure de Marie Antoinette avant qu’on la décapite.

Certains trouveront cela too much, surtout sur une telle durée, moi je trouve que c’est la bonne longueur.

L’album a été composé pendant la COVID-19, à distance, et d’après les dires de Floor, il est plein de good vibes si j’ai bien compris.

C’est surtout un album d’une immense richesse musicale qui ressemble parfois à la B.O. d’un film à grand spectacle et qui nous surprend avec des passages plus intimistes.

D’ailleurs tout commence par ce qui ressemble au bruit d’un projecteur de cinéma avant une ouverture qui mêle musique irlandaise, messe catholique et musique classique.

Malgré mon enthousiasme presque sans limite pour cet album, il y a un morceau qui me refroidit à chaque écoute : Il s’agit de ‘The Day Of…’ avec ses chœurs de jouvencelles à la limite du diapason qui font un peu tâche au milieu d’une production très soignée.

Dans les morceaux qui me font chavirer à chaque écoute, il y a le magnifique ‘Lanternlight’ au piano et violons chanté à deux voix. J’avoue que c’est du grand classique mais je trouve la partie piano particulièrement inspirée pour ce genre de musique.

Il y a aussi ‘Hiraeth’ également chanté à deux voix où Troy me fait penser à Leonard Cohen. Une pièce qui débute tout doucement et qui se poursuit à la manière d’un folk metal irlandais grandiloquent.

‘An Ocean Of Strange Islands’ résume assez bien l’album. Ouverture à la harpe, poutrage de metal symphonique, refrain solaire, break orchestral, chœurs à la Carmina Burana et long final instrumental au bagpipe. Neuf minutes et vingt-six secondes éblouissantes et puissantes pendant lesquelles je ne m’ennuie pas un instant.

‘Sway’ est également un titre délicieusement folk symphonique qui évoque des paysages enneigés, une parenthèse de douceur coincée entre des pièces disons plus mouvementées.

Yesterwynde ne va pas révolutionner la face du monde mais croyez moi, c’est un magnifique album que j’écoute en boucle, en musique de fond ou au casque selon mon humeur. Je vous le recommande chaudement et s’il ne sera pas l’album de l’année parce que vous savez déjà pourquoi, il mérite de figurer dans mon top ten.

1975

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Chris, l’ami que j’ai aidé à emménager cet été m’a offert un cadeau empoisonné. Ses LEGO d’enfance. Dedans plein de briques, un petit train, un bateau et le LEGO 367 Moon Landing de 1975 avec sa notice. Je n’ai pas pu refuser, ça lui faisait un carton de moins à trier.

« Les potes, non seulement ils vous font bosser mais en plus ils vous refilent leur bazar », je le cite.

Arrivé à la maison, je n’ai pu résister à l’envie d’essayer d’assembler le Moon Landing en priant pour qu’il ne manque pas trop de pièces. Pas évident de suivre un plan en piochant dans des sacs remplis de briques multicolores appartenant à plusieurs set différents.

Figurez-vous que j’ai eu du mal, non pas parce que beaucoup de pièces manquaient à l’appel mais tout simplement parce que les notices des années soixante-dix étaient nettement plus frustes qu’aujourd’hui.

J’ai mis quand même moins de temps à l’assembler que le set LEGO 10266 Nasa Apollo 11 Lunar Lander comprenant 1087 pièces qui est nettement plus fidèle à l’original. 

Il est fabuleux de constater l’évolution de la marque depuis ses débuts. Les pièces sont devenues de plus en plus petites, les reproductions de plus en plus fidèles et le public à qui s’adresse la marque s’est élargi pour toucher les grands gamins comme moi.

Le plus drôle dans tout ça c’est que le lendemain, un autre amis et collègue m’apportait le set non officiel d’une colonne corinthienne conçu par un fou qui a modélisé la Rome antique en petites briques.

Je suis cerné de toutes part.

Le choix d’une série

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Pour la seconde année consécutive je vais exposer mes oeuvres à l’automne. Je dois proposer cinq photographies formant une série cohérente pour séduire les visiteurs. Des séries j’en ai beaucoup mais si je me fie à leur accueil sur Flickr, je ne suis pas certain de posséder grand-chose d’exposable.

Mon premier critère de choix est de présenter un travail dont je suis relativement fier. Et je me suis rendu compte que ce qui me faisait vibrer n’emportait pas forcément l’enthousiasme général. Il faut donc que je trouve un terrain d’entente entre mes goûts étranges et ceux de la majorité des gens. Pas au point de vendre mon âme en exposant des photos de petits chats, mais un juste milieu entre des noirs et blancs hyper contrastés et les chatons. Des chatons en noir et blanc contrasté ?

J’ai parcouru de nombreuses fois mes photos les mieux notées sur Flickr et ma collection de clichés favoris sur Lightroom pour essayer de dégager une tendance. Sans résultat. Sur Flickr les images sont mises en favoris uniquement lorsque que le groupe Explore les sélectionne. Je ne dis pas qu’il s’agisse de mauvais choix mais ce ne sont pas forcément les miens. Quant à les goûts, je les partage juste avec moi-même.

Alors je suis revenu à mon projet initial, les portraits de chefs d’orchestre en noir et blanc. Mais comme je doutais de mon choix, j’ai préparé une série en backup au cas où, à savoir mes premières images d’astro photographie.

Dans le logiciel Lightroom je classe mon travail par thématiques et chronologie. Un répertoire pour les concerts, les voyages, les paysages, les portraits, les shootings, l’astronomie, les oiseaux, l’architecture, la street photo etc. Cela permet de retrouver plus vite mes petits. Les photographies retenues sont marquées avec un drapeau, celles que j’aime particulièrement sont notées avec des étoiles et elles comportent toutes des mots clés pour les référencer : année, matériel, lieu, thème, noir et blanc ou couleur…

Je peux rapidement à l’aide d’une collection dynamique sélectionner les photos cinq étoiles marquées ayant le mot clé chef d’orchestre par exemple. 

C’est ça l’organisation. J’ai plein de défauts mais je suis très organisé. Certainement un conséquence directe de ma feignantise.

Pour chacune des séries, j’ai exploré ma collection de photos, les concerts classiques d’un côté et l’Astronomie de l’autre, puis j’ai sélectionné dix de celles qui me paraissaient les plus pertinentes. J’ai repris pour chacune d’elles un travail de développement et de retouche puis j’ai ensuite procédé à une seconde sélection. J’ai également fait appel à cet étape à des regards extérieurs, surtout pour les chefs d’orchestre.

Au bout de ce tri, il me restait deux séries de cinq photos. J’ai préparé les tirages papier de chacune d’elles et testé un nouvel imprimeur pour sortir les photos. Pas question cette année de me ruiner avec du papier high quality pour des clichés à peine regardé. J’ai fait dans le standard mat parce que les supports brillants ne me plaisent pas vraiment.

Une fois les images imprimées, j’ai procédé à une nouvelle présentation des deux séries sur un public trié sur le volet qui a été unanime, les chefs d’orchestre en noir et blancs seraient le clou de l’exposition. Alors oui, ma femme aime la musique et le sujet lui parle, en plus elle connaît bien les victimes de l’objectif. Mon fils lui a trouvé les photos astro jolies mais a estimé qu’elles n’étaient pas représentatives de mon travail en photo. Alors que les chefs correspondaient plus à une démarche artistique que j’avais commencée il y a plusieurs années. Il a dit aussi que tant qu’à exposer, autant se faire plaisir, rien à foutre du public. Et tout d’un coup j’ai hésité: espace frontière de l’infini colorée ou austères chefs d’orchestre en noir et blanc. Damned que c’est compliqué de choisir.

Si vous voulez voir nos oeuvres, l’exposition aura lieu les 26 et 27 octobre à la Salle des Fêtes d’Illkirch-Graffenstaden.

Oceans Of Slumber – Where Gods Fear To Speak

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Le même jour, je recevais les albums de Blind Ego, Kalandra et Oceans of Slumber. Une promo, une précommande et la sortie officielle de Where Gods Fear To Speak. Autant dire une belle journée.

Mais je ne vais pas vous mentir, j’ai un petit faible pour le groupe américain Oceans of Slumber, alors c’est eux dont nous allons parler aujourd’hui.

Les voici de retour avec Where Gods Fear To Speak, un nouvel album de dix titres dont une reprise de Chris Isaak et cinquante six minutes trop vites écoutées. Et si leur précédent opus Starlight And Ash manquait de contraste, celui-ci corrige le tir car ici growl et chant clair s’affrontent ouvertement sur des compositions blockbusters.

Entre le piano de Dobber et la voix de Cammie il y a déjà matière à se mettre sous l’oreille mais comme le prouve le précédent album, cela ne suffit pas forcément et le retour en force de la basse de Semir, les guitares des deux Chri, la batterie de Dobber et le growl de Cammie redonnent toute sa puissance au metal prog des américains.

Progressif car chaque morceau est une histoire à tiroirs. Des forts contrastes allant du piano à la guitare acoustique jusqu’au chant acapella qui s’illustrent tout particulièrement sur le titre ‘Don’t Come Back From Hell Empty-Handed’ long de plus de huit minutes.

Métal car ça poutre quand même sauvagement par moment comme dans le titre qui donne son nom à l’album ‘Where Gods Fear to Speak’.

Les ouvertures des morceaux sont particulièrement inventives, du chant acapella de ‘Wish’ au piano de ‘I Will Break The Pride Of Your Will’ en passant par les sons électros de ‘The Given Dream’ où les claviers de ‘The Impermanence Of Fate’.

La colère des dieux semble s’exprimer par le growl caverneux de Cammie. Des dieux qui soumettent les fidèles et qui promettent du vent. Un album où la chanteuse règle ses comptes avec la religion dans laquelle elle a baigné toute son enfance. Sa mère était Témoins de Jéhovah.

Inutile de dire que j’adore cet album. Mes coups de cœur vont au plus long morceau ‘Don’t Come Back From hell Empty-Handed’ à la construction des plus progressives ainsi qu’au plus court, ‘The Given Dream’ à l’émotion à fleur de peau. Mais je salue également au passage ‘Wicked Game’, la magnifique reprise de Chris Isaak.

De là à en faire un des candidats à l’album de l’année, il n’y a qu’un pas, que je ne franchirai pas, car cela fait des mois que mon choix est fait, et il faudrait vraiment un tsunami pour que je change d’avis.

L’éclipse

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Une éclipse lunaire partielle était visible sur notre territoire dans la nuit du 17 au 18 septembre. Une toute petite éclipse que même le magazine Ciel & Espace avait omis d’annoncer. Pas de quoi faire un fromage mais comme la nuit s’annonçait belle, je me suis posé la question de sortir le télescope.

Sauf que le 18 tombait un mercredi, un jour de semaine, donc où je travaille, même si c’est de la maison. L’éclipse commençait vers deux heures du matin pour s’achever au lever du soleil.

Bref des conditions assez épouvantables pour le sommeil et pas question d’en profiter pour faire une nuit blanche astro, car par temps de pleine lune, sorti des planètes, impossible de photographier le ciel. En plus il y avait du vent et les nuages  ont tardé à se dissiper pendant la nuit. 

J’ai donc opté pour un réveil matinal, peu avant l’entrée de la Lune dans l’ombre de la Terre, c’est à dire à quatre heures du matin. Une solution pour assister à l’évènement et préserver un peu mon sommeil. La partie pénombre du phénomène n’est forcément pas la plus spectaculaire.

Il fallait que je décide d’un lieu d’observation. De mon jardin l’horizon sud comme nord, est et ouest sont barrés de maisons, d’arbres et d’immeubles. Après je n’avais pas forcément besoin de monter au Champ du Feu ou d’aller jusqu’à Cosswiller pour me protéger de la pollution et des lumières parasites. Une pleine lune cela éclaire suffisamment. J’ai donc opté pour un site dégagé à quelques kilomètres de la maison, au sommet d’une colline.

Je devais aussi décider du matériel à emporter. Pour avoir un grossissement optimal sur la lune et la photographier dans son entier, le Celestron 8 équipé d’un appareil photo me semblait le meilleur choix possible. J’ai également emporté un second boitier pour réaliser une sorte de timelapse de l’éclipse.

La simple idée de me lever tôt m’a empêché de m’endormir et malgré un réveil programmé à 3h45 je me suis réveillé naturellement à 3h30. On appelle ça être stressé je crois. Après un café j’ai pris la route pour Inneheim où j’ai installé le camp de base.

Pas très réveillé, j’ai tout d’abord orienté la monture équatoriale dans le mauvais sens. Le nord pointait au sud et même si je n’ai pas un sens de l’orientation exceptionnel je trouvais étrange de ne pas voir l’étoile polaire. Après un retournement de situation, ou de 180 degrés, comme vous voudrez, le télescope était fin prêt. Il était 4h30, juste à temps pour le maximum de l’éclipse.

J’ai pris une cinquantaine de photos au télescope avec divers réglages, regardé l’éclipse s’achever, fait une courte observation de Jupiter et j’ai remballé tout l’attirail, direction la maison. Pas de timelapse finalement, j’ai oublié de le faire.

Un café plus tard, je sélectionnais la meilleure image de la série avant de la développer sous Lightroom.

A sept heures, il était temps pour moi de me mettre au travail pour une journée qui risquait d’être très très longue. Mais honnêtement cela valait le coup. Les éclipses sont vraiment trop rares pour les manquer.

Pour résumer, un lever à 3h30, 40 kg de matériel, 3h de travail, tout cela pour réaliser la  photographie d’une éclipse lunaire mineure. Est-ce bien raisonnable ? Surtout que ma photo a été totalement éclipsée par une autre postée la veille sur Flickr et qui a rencontré un très vif succès…

A consommer avec modération

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Sur les réseaux sociaux ont voit fleurir des publications racistes, sexistes, xénophobes voire des incitations à la violence de manière quasi quotidienne, particulièrement sur X, le réseau pornographique.

Manifestement, malgré les engagements des différents réseaux sociaux, la modération de ceux-ci n’est pas optimale. J’ai été d’ailleurs dernièrement victime sur Facebook de ces algorithmes de modération approximatifs. Un billet bien innocent parlant d’un week-end passé sous la couette a été tout simplement supprimé de ma page, probablement à cause de la photo montrant six pieds dépassant d’une couette.

D’accord la photo suggère une partie fine sous une couette impliquant trois personnes à priori consentantes. Il n’y a pas de fesses ni de tétons, juste la peau de la plante des pieds. Sérieusement, si cette image offusque Facebook c’est qu’ils sont devenus mormons !

Vous souvenez-vous des pubs Dunlopillo, des sketches des Nuls, des Inconnus, des films des années 70, des chansons de Serge Gainsbourg ? Le vingt et unième siècle n’a vraiment aucun humour et moi je deviens vieuxcon.

Quand sur YouTube un gars fait la promotion des armes à feu sous prétexte de parler de science j’ai envie de vomir. Quand un conspirationniste empoisonne les esprits fragiles sur X j’ai envie de hurler. Quand Facebook censure une image rigolote j’ai envie de pleurer.

Evergrey – Theories Of Emptiness

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Evergrey, le groupe de metal que mon épouse préfère, vient de sortir une nouvelle galette longue de cinquante et une minutes. Je dis longue, et ce n’est pas par hasard, car avec onze morceaux, Theories of Emptiness me paraît bien long.

Alors pas de doute, c’est bien du Evergrey. On y retrouve tous les ingrédients habituels dont la voix magnétique de Englund. Pourtant je ne rentre pas dedans. J’irai même jusqu’à dire que sorti du titre ou figure Jonas Renkse, je m’emmerde un peu.

Déjà il y a la production qui ne va pas. Le mixage manque carrément de mordant. L’abondance de claviers, de chœurs et la voix de Tom noient les guitares, la basse et la batterie dans le sirop de glucose. Même au casque ou bien en poussant les décibels, ça reste du chamallow.

Les morceaux pêchus ‘We Are The North’ et ‘One Heart’ échappent de justesse à la barbe à papa metal progressive grâce à l’abondance de guitares mordantes et aux claviers qui restent en filigranes. C’est tout particulièrement vrai pour ‘One Heart’ qui est nettement plus dans une mouvance hard rock que metal. Bon il fallait quand même oser ces chœurs épiques qui feront le bonheur des fans que l’on invitera à monter sur scène pour chanter avec Evergrey lors de la tournée.

‘Cold Dreams’ fonctionne particulièrement bien du fait du contraste offert par le growl caverneux face au metal progressif sirupeux. Et puis j’aime bien Jonas.

Et je sais, c’est carrément anecdotique, mais j’aime beaucoup le dernier morceau intitulé ’A Theory Of Emptiness’, peut-être parce qu’il est nettement plus lisible avec juste un peu de claviers, du piano et une voix.

Ceci dit Theories of Emptiness est un album sympathique. Les titres fonctionnent et s’enchaînent à la perfection et si la production avait été plus ciselée, j’aurais sans doute mieux apprécié la richesse des sonorités des instruments. Les guitares de Henrik, quand elles s’imposent, sont particulièrement brillantes et quelques ouvertures comme celle de ‘To Become Someone Else’ sont vraiment bien foutues.

Tout ça pour vous dire que je ne vous recommande pas Theories of Emptiness car je n’arrive pas à me convaincre moi-même qu’il s’agisse d’un bon album.

LoveLoveLoveLive

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Lors d’un mini récital classique à la maison je m’étais plus ou moins engagé à couvrir le concert d’une troupe amateur strasbourgeoise nommée Toïtoïtoï.

Je ne savais pas vraiment ce qu’ils jouaient, quelque chose entre la comédie musicale et un concert de rock, mais comme je sais que le groupes peinent à trouver des photographes munis d’autre chose que d’un smartphone pour immortaliser les concerts, je me suis proposé.

Sauf que ce concert tombait en plein sur un gros week-end de sortie astro. Autant dire que lorsque je suis arrivé au Parc Wodii de Bischheim le dimanche à 15h30 pour l’événement, je n’avais qu’une petite heure de sommeil derrière moi depuis 48h. 

Le concert démarrait à 17h en plein air après un spectacle de percussions africaines sur lequel je me suis fait la main pour trouver les bons réglages. Parce que un spectacle en lumière naturelle, c’est toujours sportif.

Claire avec qui j’étais en contact pour les photos, m’a fait le tour du  propriétaire et présenté aux organisateurs afin que je ne me fasse pas chasser comme un malpropre pendant le concert.

Le spectacle de Toïtoïtoï raconte l’amour dans tout ses états en revisitant des classiques du rock, de Sting aux Blues Brothers en passant par la Reine des Neiges.

Une pianiste, un saxophoniste, un violoniste, un guitariste, un bassiste et un batteur jouaient pour une importante troupe de chanteuses avec quelques hommes pour respecter la parité.

Des couleurs, des paillettes, des toilettes chiques et sexy, des changements de costumes à chaque tableau et quelques sketches entre les reprises, leur show aurait mérité une salle et des éclairages plutôt qu’un jardin public en bordure d’une maison de retraite.  Mais j’imagine qu’ils étaient déjà heureux de se produire devant un public assez nombreux.

Les six musiciens faisaient le taf et la pianiste et le batteur semblaient tout particulièrement s’éclater. Pour les voix, c’était plus inégal. Un des chanteurs n’était jamais au diapason alors que deux chanteuses possédaient de magnifiques voix et une grande maitrise technique.

J’avais pour mission de shooter tout particulièrement les musiciens dont le groupe n’avait pas beaucoup de photos. Trois des membres de la troupe sont venu me le demander. Alors si je n’avais pas compris le message… L’exercice n’était pas aisé du fait de leur disposition et surtout parce que, sorti de la pianiste et du batteur, les autres étaient trop concentrés sur leurs instruments pour offrir des expressions intéressantes. J’ai fait de mon mieux.

Pour les chanteurs, il y avait suffisamment de belles tenues colorées et de visages à cadrer pour remplir plusieurs pellicules. Je suis reparti avec plus de quatre-cent clichés dans mes cartes mémoire en moins de deux heures. Seule une cinquantaine d’images ont survécu au tri et encore ma première sélection n’en comptait qu’une trentaine. Claire m’a demandé si je pouvais en trouver d’autres illustrant plus de tableaux. J’ai exhumé seize nouvelles photographies de second choix pour étoffer l’album.

Les retours sont tellement bons qu’ils m’ont demandé de devenir leur photographe officiel. Je suis flatté. Après c’est toujours la même histoire. Entre des photographies prises au smartphone et des images réalisée avec une bonne optique et développées ensuite, il n’y a pas photo si je puis dire.