Baroness – STONE

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Aujourd’hui je sors de ma zone de confort, je vous avais prévenus. En farfouillant dans Bandcamp dans la catégorie métal progressif, je suis tombé sur l’album Stone de Baroness et aussi surprenant que cela puisse paraître j’ai immédiatement accroché.

Surprenant parce que Baroness joue plus du sludge stoner que du métal progressif et que leur chanteur John Dyer Baizley n’a vraiment pas le genre de voix que je kiffe, bien au contraire.

Bon j’avoue que c’est la pochette très colorée qui m’a d’abord interpellée ainsi que le nom du groupe qui ne m’était pas totalement inconnu. La pochette met en scène trois femmes plantureuses dont chacun des visages est prisonnier de cordes, de barbelés ou de chaînes. Est-ce une représentation allégorique des trois grâces, des éléments ou de tout autre chose ?Sans le paroles, je ne sais qu’en penser.

Stone est leur premier album qui ne fait pas référence à une couleur. Il est sorti en 2023 et comporte dix titres de une à sept minutes. Dedans vous entendrez du bon vieux hard-rock, de la musique acoustique, une chanteuse, du stoner ainsi qu’un morceau complètement expérimental relativement inclassable.

Comme dit plus haut, je n’aime pas vraiment le chant, sans doute parce qu’il est plus gueulé qu’autre chose ce qui n’empêche pas John Dyer de savoir poser sa voix lorsqu’il en a envie comme dans ‘Bloom’. Cela ne m’a pas découragé pour autant, car cela donne une énergie rugueuse à la musique, limite grunge, qui n’est pas déplaisante loin de là.

L’album s’ouvre et se conclut par un titre acoustique, le court ‘Embers’ et ‘Bloom’ qui est quatre fois plus long. Entre ces deux là, sorti de la première minute de ‘Shine’ qui est  relativement paisible et du bref ‘The Dirge’, Stone est rythmé, nerveux, tempétueux, avec une basse, une batterie et une guitare qui semblent se livrer un combat perpétuel.

N’empêche que Stone est aussi un album de rock progressif. Si vous faites abstraction du chant hurlé, de la batterie à donf, vous allez reconnaître les structures alambiquées des seventies comme le solo de guitare vintage pas vraiment très propre du second morceau, ‘Last Word’. Certes, l’album est plus proche du hard-rock comme dans ‘Anodyne’ et du stoner que d’un Selling England By The Pound, je vous l’accorde, n’empêche.

Stone est arrivé à point pour me changer les idées. Maintenant que j’ai découvert l’album, j’ai bien envie d’explorer la discographie du groupe pour voir où elle me mène.

En attendant, n’hésitez pas à découvrir l’album, il est sur Bandcamp.

Malentendu

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« There must have been a misunderstanding, there must be a mistake » chantait Phil Collins dans l’album Duke de Genesis. Ben pour moi c’est la même chose avec mes photographies. 

Pendant nos vacances à Lanzarote, nous avons visité en bus, le parc des volcans, et j’ai pris quelques images des paysages, l’objectif collé à la vitre sale du bus avec un objectif passe partout. Une des photographies, qui a failli passer à la poubelle parce mal cadrée, représentait un cratère avec une perspective vers l’océan. Un beau paysage mais pas franchement bien photographié à mon avis. 

Pour faire ressortir le cratère du volcan j’ai triché en l’éclairant l’intérieur et j’ai traité l’image en noir et blanc parce que je ne savais pas quoi en faire en couleur. Et puis comme le cadrage était mauvais, allez cadrer un sujet l’objectif collé à un vitre dans un bus en mouvement, j’en ai fait un carré.

Et puis il y a ce chat roux qui dormait sur rebord d’une fenêtre dans la demeure supposée d’Omar Sharif. Une photo amusante sans grande matière que j’ai conservé parce que j’aime bien les chats.

J’aime bien ces deux photos, mais il y en a bien d’autres que je préfère. C’est pour cela que je les ai publiées sur Flickr, mais aussi pour remplir mon quota de trois photos hebdomadaire.

Si je vous parle de ces deux images, c’est parce qu’elles ont reçu un bon accueil sur Flickr accompagnées de quelques commentaires élogieux. 

Une fois encore, je ne comprends pas ce que les gens trouvent à certaines des mes photographies. Celles que je verrai bien trôner dans mon salon ne rencontrent qu’un vague intérêt quand celles que je suis prêt à jeter dans la corbeille déchaîne (tout est relatif), les passions.

Sortir de Google

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Dans le cadre du boycott des entreprises américaines, j’ai décidé de contribuer à ma manière en quittant Google. 

J’utilise Gmail depuis des années, Google Drive et Docs abondamment pour rédiger mes articles. Toute ma vie se trouve sur les serveurs de la GAFA américaine.

Mais comment sortir de cette dépendance et trouver des outils alternatifs ?

Une solution se trouve en Europe, enfin presque en Europe. Elle se nomme Proton comme le lanceur lourd russe. Proton propose un mail et du stockage gratuit, sûr, confidentiel et sans publicité, à part les leurs bien entendu. J’ai donc installé sur mon iPhone l’application Proton Mail et ouvert un compte sur cette plate-forme suisse indépendante et neutre réputée pour sa confidentialité légendaire.

Pour certains de mes échanges, j’utilise des adresses mail liées à mon nom de domaine neoprog.eu qui sont ensuite re rooté sur mon adresse gmail.com. Pour ces trois adresses, la migration est donc des plus simple. Depuis mon iMac, j’ai configuré la redirection de ces mails chez mon hébergeur français OVH. Cocorico !

Le plus compliqué a été ensuite de lister tous les sites et applications sur lesquels j’avais ouvert un compte avec mon adresse Gmail afin de les migrer sur Proton. Oui parce que pas question de continuer à utiliser Gmail et faire du commerce avec les ricains et leurs taxes douanières. Un boycotte est un boycotte !

C’est là que j’ai découvert la seule faille de ma démarche. Je pouvais certes sortir de Google sans trop de dommage au prix de quelque sacrifices, mais il m’était impossible de renoncer à des sites comme Adobe, PayPal, Amazon, Apple, Bandcamp, Facebook, YouTube, WhatsApp, Bluesky ou Flickr. Des applications que j’utilise au quotidien et qui possèdent, pour la plupart, leur siège social en Californie.

J’espérais porter un coup fatal à la politique de Donald Trump en attaquant directement l’économie américaine là où ça fait mal, mais s’il y a bien une personne qui risque de pâtir de cette démarche, c’est bien moi. Je suis complètement dépendant de l’économie américaine et des GAFAs.

Alors voila, j’ai créé une adresse Proton Mail pour rien. A la place, je vais me lancer dans le zéro déchet.

Messa – The Spin

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Le groupe italien Messa est de retour avec l’album The Spin.

Close m’avait suffisamment troublé il y a trois ans pour que je nourrisse beaucoup d’attente avec ce nouveau disque. Sept morceaux, quarante-deux minutes au compteur, The Spin semble tout petit comparé à son prédécesseur. Et musicalement nettement plus hétérogène, à tel point que j’ai été déstabilisé lors de la première écoute.

La pochette en trompe l’œil est comme un test de rorschach.

Qu’est-ce que vous y voyez ? Un pneu ou bien un bracelet viking ? La photographie réunit une représentation de Ouroboros et un pneu Michelin City Grip 2 découpé qui sert d’écrin au bracelet du serpent nordique.

Le message caché dans l’artwork m’a tout d’abord échappé comme les paroles toujours un peu étranges de ce groupe italien. Il est beaucoup question de vitesse ici, de course, de voyage, de machine d’acier, de fuite en avant d’hôtel en hôtel sur une moto. Après, avec un niveau M en anglais comme mauvais et quatre sur vingt en philosophie au bac, il ne me faut pas m‘en demander trop.

Mais si vous regardez les clips où Sara, notre chanteuse, fait fondre le bitume avec sa moto, allant d’un hôtel à l’autre, vous y verrez peut-être une fuite en avant, un éternel recommencement , un jour sans fin, de salles de concerts et salle de concerts.

Pour la musique, de nombreuses ambiances se croisent sur cet album comme dans l’étonnant ‘The Dress’ à la fois blues, western, stoner et floydien où une trompette fait une délicieuse apparition, façon polar noir américain.

Même chose pour ‘Reveal’, mais cette fois sans la trompette, un titre dans lequel un thème pompier à la ‘The Castle Hall’ de Ayreon s’invite dès la deuxième minute. Il y a de quoi déstabiliser plus d’un habitué des italiens. D’autant que l’album s’ouvre sur treize longues notes désaccordées pleines d’écho.

Ici, les sons de guitares sonnent furieusement vintages, mais rassurez vous, la voix de la chanteuse brune aux longs cheveux bouclés que ma femme déteste bizarrement, et par pour son chant, est toujours aussi sublime.

Mes deux morceaux préférés sont comme par hasard les plus longs, ‘The Dress’ et ‘Thicker Blood’, mais l’album est sublime du premier jusqu’au dernier morceau.

The Spin confirme le coup de cœur que j’ai eu pour Messa avec Close et le renforce encore. Même si ce groupe n’est pas forcément dans votre zone de confort, jetez-y une oreille, vous tomberez probablement amoureux. Il va figurer dans ma petite sélection 2025.

Le mardi c’est permis

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Suisse, Lorraine, Champagne, Bourgogne, Franche-Comté , tel a été le programme de mes mardi et parfois mercredi depuis quelques semaines. 

En voiture, TER ou bien TGV, avec un départ vers 6h du matin et un retour entre 18h et 22h, j’ai arpenté le grand Est de la France, ses trains, ses retards, ses bus, ses trams, ses routes et ses bouchons.

Petit déjeuner sur le pouce, restaurant le midi et le soir, hôtel inconfortable, j’ai visité des centres livrés à eux mêmes.

Placez quatre personnes dans deux-cent mètres carrés immaculés avec zéro responsable sur place pendant quelques mois et laissez mijoter.

Lorsque vous revenez après une longue absence dans ces lieux abandonnés des dieux, vous faites d’étonnantes découvertes. 

Les agents, manquant d’espace à leur domicile, commencent à entreposer leurs encombrants dans les locaux professionnels. Vélos, four encastrable, débroussailleuses, cartons, étagères et j’en passe. 

Les papiers, revues, documents administratifs s’empilent en tas à même le sol en attendant que quelqu’un passe s’en occuper. 

Les meubles hors d’usage subissent le même sort, stockés en pièces détachées dans des bureaux inoccupés. 

Les produits des pharmacies sont périmés alors que les cartons contenant les recharges sont soigneusement rangés, encore emballé juste à côté. 

Des produits inflammables et du papier sont entreposés dans un local électrique où le risque d’incendie est maximum. 

La consigne de chauffage est à 22 degrés au lieu des 19 imposés et plein de mobilier est aux abonnés absents, chaises, bureaux, armoires, lampes, étrangement volatilisés.

Et chez eux, c’est comment ? Des fois l’être humain me désespère…

La nuit

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J’aime la nuit, son silence, la végétation qui respire, l’obscurité, cet engourdissement qui s’empare de mon corps et la douce illusion de liberté créée par la fin de toute cette agitation diurne.

Quand j’y réfléchis bien, j’ai toujours été fasciné par la nuit et j’ai souvent profité de mes passions lorsque les autres dormaient. 

Enfant, je veillais en cachette très tard, me racontant des histoires d’astronautes caché dans mon lit. Adolescent je programmais mon Commodore 64 en langage machine jusqu’au lever du soleil ou je scrutais les étoiles avec des amis. 

Étudiant, j’ai découvert le jeu de rôle avec ses interminables parties autour d’une table s’achevant lorsque les autres partaient s’asseoir dans les amphithéâtres.

Jeune papa, il y a eu les biberons toutes les trois heures avant de partir travailler en mode comateux, la tête dans le brouillard. C’est à cette époque que la nuit a d’ailleurs perdu un peu de sa magie et que toute heure de sommeil grappillée est devenue une bénédiction.

Et puis les enfants ont grandi et j’ai recommencé à veiller tard pour aller écouter des concerts de rock, puis assister à des festivals et leurs nuits blanches.

Aujourd’hui, même si je vais encore à quelques concerts, c’est principalement l’astronomie, m’entraîne dans de longues nuits blanches, parfois dans un froid mordant.

Mais je n’ai plus dix-huit ans et les nuits sans sommeil se payent au prix fort. Avant je récupérai jusqu’à midi passé, aujourd’hui, quelque soit l’heure du coucher, je suis réveillé entre six et sept heures. À la quiétude de la nuit fait place l’agitation matinale, la lumière crue du soleil, le bruit de la rue et l’odeur puissante du café qui va tenter de remettre sur pied le noctambule et ses trois heures de sommeil.

Non content d’être épuisé, je ne peux m’empêcher de m’agiter comme en regardant les images réalisées pendant la nuit, quatre heures de suivi sur une nébuleuse ou bien trois cent clichés d’un concert de rock. Et une fois que je suis devant l’écran, face à ces images, je ne résiste pas à l’envie de les traiter.

Généralement je travaille ainsi jusqu’à midi, aidé de quelques cafés, les yeux qui piquent, le cerveau qui ne distingue plus ce qui est beau de ce qui est laid. C’est l’heure à laquelle je m’effondre, où le chat risque sa vie s’il miaule dans le salon et où je décide que mon travail de la nuit ne vaut absolument rien. L’heure où je me décide à faire enfin une pause et où mon épouse me propose d’aller faire une randonnée en montagne parce qu’il fait beau dehors alors que je n’aspire plus qu’à dormir. Vivement la nuit.

Pothamus – Abur

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Dans ma liste de courses, j’avais noté le groupe de post-metal belge Pothamus et son nouvel album Abur. Alice l’avait encensé et Alias en pensait du bien sans parler des extraits qui m’avaient séduits. 

Donc après m’être endormi sur Steven Wilson, je me suis dit, pourquoi ne pas tenter un post-metal mystiquo shamanique. 

Abur compte six morceaux très homogènes de trois à quinze minutes pour un peu plus de trois quart d’heure de transe. En fait, en guise de post-métal, Abur propose un shoegaze doom psychédélique. Une musique relativement lente, complètement fumée, ponctuée de scream et de transes au chant clair sur une batterie plus proche des percussions que de la double pédale.

Au début, je me suis demandé si j’accrocherais pendant les quarante sept minutes que durent l’album ou si le titre d’un quart d’heure n’aurait pas raison de ma patience. Après trois écoutes consécutives, je ne me posais plus la question.

Bonheur suprême, le groupe passait en Allemagne, non loin de Strasbourg au mois d’avril. Du coup j’ai eu l’occasion de les écouter le live et d’acheter l’édition vinyle et tant qu’à faire, un tee shirt. Un très beau vinyle accompagné d’un poster au format A2 sur lequel sont imprimées les paroles de l’album.

Abur est un album atypique que je ne recommanderais pas forcément à tout le monde. Ma femme classe la musique de Pothamus dans les trucs horribles que j’écoute tout le temps. Mon chat lui, reste sur mes genoux, même pas inquiet. Alors qui croire ? Bon, le chat avait peut-être faim.

‘Ravus’, qui dure près de six minutes,  superpose des claviers cinématiques sur des tam-tam indiens, des cris, des chants évanescents et de la batterie métal. Ce mélange improbable, assez répétitif, même s’il est en constante évolution, vous  entraîne dans un trip sous acides sans vous prévenir.

Le court ‘De-Varium’ s’ouvre sur les sons d’un instrument indien appelé shruti box et des chants incantatoires avec pour simple rythmique les notes d’une guitare. 

Un bref interlude qui laisse place à ‘Svartuum Abur’, un morceau de huit minutes, mystiquo métal des plus inquiétant.

Quant au titre album qui conclut le vinyle, il durcit clairement le ton après une première partie relativement planante. Disons qu’il y a un passage hurlé torturé qui fait froid dans le dos.

Les paroles des morceaux sont à l’image de la musique, complètement fumées, un concept album. Un mélange de quête de la connaissance, de philosophie, d’ésotérisme, de champignons hallucinogènes et de paillasson fumé. Pas vraiment ma tasse de thé à priori, sauf peut-être en musique.

N’hésitez pas à aller découvrir cet album sur Bandcamp, il fait partie de mes rares coups de cœur 2025.

Outer Range

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Un ranch, une famille, un trou sans fond au milieu des prairies, une baba cool, une épouse disparue, un bison errant avec deux flèches dans le flanc droit, une montagne qui disparaît brièvement, bienvenue dans l’univers de Outer Range.

La série de deux saisons et quinze épisodes est un western fantastique en pickup où le temps joue des tours à quelques un de ses personnages.

Dans le ranch de Royal Abbott, un mystérieux et large trou sans fond apparaît dans les pâtures. Et Royal tombe dedans, enfin il plus est exactement poussé dedans juste après y avoir jeté un cadavre.

Outer Range n’est pas loin de l’univers impitoyable de Dallas avec deux familles qui se déchirent depuis des années par amour, jalousie et pour les pâturages ouest du Ranch Abbott où est apparu le mystérieux trou. Des petits cristaux noirs remplacent ici le pétrole.

La saison une se concentre sur les mystères liés au trou et les rivalités entre le ranch Abbott et leurs voisins les Tillerson qui convoitent les pâturages ouest. La saison deux se focalise sur la disparition de Amy, la petite fille du patriarche Royal Abbott et sur le voyage dans le temps de plusieurs personnages. Oui, voyage dans le temps, à l’époque des indiens, lorsque les bisons couraient dans la prairie, lorsque Royal était un enfant.

Le jeu des acteurs, mention spéciale pour Josh Brolin qui interprète le rôle de Royal, contribuent beaucoup à la réussite de la série. L’histoire qui se déroule sur deux plans, maintient l’esprit éveillé et les paysages du Wyoming filmés avec brio sont un régal pour les yeux. Le récit fantastique n’est presque qu’un artifice pour raconter une histoire familiale.

Une magnifique série qui sort des sentiers battus et que je ne peux que recommander.

Avec ou sans filtre ?

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Ma mère fumait des Dunhill rouges, mon père des Gauloises sans filtre, mon frère aîné roulait ses cigarettes, le second crapotait des mentholées, le troisième des joints et moi je fumais la pipe. Certains affirment que les filtres sont pleins de produits chimiques toxiques, d’autres que ce bout jaunâtre limite les dégâts. Dans tous les cas, il vaut mieux ne pas fumer.

J’ai commencé à photographier sans filtre mais pas à l’aide d’un capteur défiltré. Puis j’ai utilisé une caméra et aujourd’hui je me lance dans l’utilisation des filtres. 

Mais tout doucement. Car un filtre absorbe une partie non négligeable de la lumière et lorsque l’on scrute le vide intersidéral, on trouve peu de lumière. En plus j’utilise une caméra couleur alors que d’ordinaire la photographie astronomique se fait avec des caméras noir et blanc et plusieurs filtres comme le O3, H Alfa ou SO2. Mais ce genre de cliché demande trois fois à quatre fois plus d’images, c’est à dire plusieurs nuits de photographie.

Je n’en suis pas là. Pour l’instant je vais juste essayer d’enlever les rayonnements parasites comme les éclairages urbains et la pollution de mes images. Donc je ne vais utiliser qu’un seul filtre pendant toute ma session photo.

Les filtres, que ce soit en photographie ou en astronomie, cela coûte un bras. Alors pour commencer, j’ai été raisonnable, j’ai commandé un UV-IR cut et un tri band. L’UV-IR cut filtre comme son nom l’indique le rayonnement ultraviolet et infrarouge. Le tri band lui ne laisse passer que trois bandes assez étroites du spectre lumineux, le rayonnement émis par l’oxygène, le souffre et l’hydrogène. 

Mais qui dit filtre dit porte filtre. Encore un machin à placer entre la lunette et la caméra. Il y a des portes filtres encombrants et relativement chers pilotés par ordinateur et puis il y a des petits trucs accessibles mais totalement manuels. J’ai opté pour un compromis avec le SVBONY. Il possède un tiroir aimantée qui permet de changer facilement de filtre ou de ne rien mettre à la place.

Le hic c’est qu’il fait 21 mm ce qui m’oblige à revoir tout le réglage du bac focus, c’est à dire la distance qui sépare le réducteur de champ de la caméra. Celui-ci est de 55 mm et celui de la caméra est de 6.5 mm ce qui me laissait 27.5 mm à combler sachant que la caméra dispose d’une bague de 11 mm soit donc 16.5 mm à compenser.

J’ai enlevé le rotateur de champ situé derrière le réducteur pour le placer juste derrière le porte oculaire et j’ai glissé deux bagues, une de 12 et une autre de 5 mm pour atteindre le bon bac focus. Des opérations contrôlées au pied à coulisse pour être certain de ne pas avoir de mauvaises surprises.

Il ne reste plus qu’à essayer tout cela dès que le ciel daignera se dégager. Normalement le filtre tri band devrait améliorer les images de nébuleuses en ville et le UV-IR cut mes photos planétaires et de galaxies.

Steven Wilson – The Overview

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Vous savez, moi et Steven Wilson ça a toujours été compliqué. 

Comme beaucoup d’entre vous, je l’ai découvert avec Porcupine Tree. J’ai été un inconditionnel du groupe britannique pendant des années, jusqu’à un certain incident qui reste pour moi le sommet de leur carrière. 

J’ai naturellement suivi Wilson en solo et là, on va dire qu’il y a eu des hauts et des bas. Des hauts avec The Raven That Refused to Sing et to the bone. Des bas avec The Future Bites et hand, cannot, erase. 

En plus, sa manie de préserver son image en pourrissant le travail des photographes de concert accrédités n’a pas amélioré nos liens, enfin mes liens avec lui. 

Alors quand la fan base s’est extasiée au sujet de son dernier album The Overview j’ai hésité. Hésité, car il n’est plus disponible sur Bandcamp, il en a été retiré, hésité aussi parce qu’après une écoute rapide, mon avis était mitigé.

Mais bon, un peu d’audimat ne fait pas de mal, même s’il m’a fallu débourser presque seize euros pour une version digitale sans parole avec les morceaux en double sur Apple Music.

L’album est court, deux titres de vingt-trois et dix-huit minutes plus dix autres qui ne sont que les deux précédents saucissonnés. Dans le premier, Wilson revient au rock progressif de The Raven, dans le second à de la pop alternative vaguement expérimentale.

Je comprends que les prog heads se réjouissent du retour de Steven Wilson aux sonorités des seventies. C’est vrai que ‘Objects Outlive Us’, comprenez les objets nous survivent, est proggy. Mais si je le compare le titre à ‘The Raven That Refused To Sing’ ou à ‘Luminol’, est-ce que Wilson joue vraiment dans la même cour de récréation ? Pour moi non. Je trouve qu’il y a beaucoup moins d’envie dans ce premier morceau même s’il est très agréable à écouter. De temps en temps, j’entends quand même une section instrumentale réellement éblouissante comme dans ‘Cosmic Sons Of Toil’, mais sans réinventer la poudre à perlimpinpin non plus. Le fait est que je ne trouve pas mes marques pendant plus vingt minutes et que tout se noie un peu, tant et si bien que je peux écouter le titre à deux reprises sans m’en appercevoir.

‘The Overview ‘ où Wilson s’extasie sur la complexité de l’univers (enfin, je crois), me touche encore moins. ‘Perspective’ aurait dû m’enthousiasmer avec son catalogue d’objets stellaires, mais il est juste étrange, ‘A Beautiful Infinity’ est d’une grande banalité dans l’œuvre de Wilson (il en a écrit combien de titres de cet acabit sérieusement ?). Certes la guitare est super travaillée quand même, mais est-ce que ça en fait une chez d’œuvre pour autant ? ‘Infinity Measured in Moments’ n’a franchement pas grand intérêt et ‘Permanence’ pourrait combler les angoisses des claustrophobes dans les ascenseurs. ‘The Sound of Muzak’ ça vous parle ?

Voilà, je crois que l’on a fait le tour du dernier Steven Wilson. C’est un album bien fait, relativement plaisant à écouter, mais certainement son chef-d’œuvre, disons que je n’ai pas ressenti le grand frisson. Que cela ne vous empêche pas de l’écouter, c’est du Steven Wilson tout de même.