The Rig est thriller enhuis-clos sur la plateforme pétrolière Kidhorn Bravo en mer du Nord.
Une histoire à la Stephen King, souvenez-vous de The Fog ou The Thing, une série de six épisodes pour la première saison, qui débute par un inquiétant brouillard en mer du Nord suivi de perturbations radio et pannes électriques à répétition sur la plateforme.
Le forage se trouve brutalement isolé du reste du monde et soudainement le puits voisin, visible depuis Kidhorn Bravo, explose.
La série joue sur les tensions entre les personnages et les événements étranges qui se produisent sur cette plateforme battue par la mer où le danger est permanent.
Des blessés récupèrent mystérieusement de graves traumatismes, certains membres d’équipage rêvent d’un tsunami dévastateur, une végétation tropicale envahit dans la section technique, des containers non répertoriés scellés sont entreposés dans le stock et un des rares survivants de l’autre puits tente de prendre le contrôle de Kidhorn Bravo.
Je vais attaquer la deuxième saison alors que la plateforme vient enfin d’être évacuée par ces hélicoptères tant attendus durant six épisodes. Mais vont-ils rejoindre enfin la terre ferme ?
Après un voyage en Bretagne suivi de plusieurs jours de pluies diluviennes, j’étais en manque de ciel étoilé. Une fenêtre incertaine s’ouvrait le dimanche soir, incertaine car jusqu’à dix-neuf heures les averses arrosaient encore l’Alsace sous de fortes rafales. Mais depuis trois jours les modèles météorologiques votaient pour un ciel clair sans vent à partir de vingt-deux heures. Hélas la Lune était presque pleine, c’était le week-end de On The Moon again. Elle n’était pas très haute dans le ciel mais pour la photo, c’est toujours un problème.
Qu’importe, confiant en ma bonne étoile, j’ai chargé la voiture avec le télescope et la lunette et emmené mon petit dernier, de passage à Strasbourg pour un mariage, à mille mètres d’altitude et quatre degrés Celsius pour observer les étoiles.
Arrivés là haut vers vingt-une heure, je n’en menais pas large. Le ciel était encore bien chargé et le vent qui soufflait d’ouest risquait de compromettre la soirée. La météo disposait encore de deux bonnes heures pour corriger le tir avant que je commence les photos.
Nous avons tranquillement installé le télescope pour observer la Lune encore cachée par d’épais cumulus puis j’ai mis en place la lunette pour la session photo. Ce soir là j’étrennais pour la première fois le filtre Triband sur la lunette. Il devait m’aider à oublier la luminosité de notre satellite.
J’avais prévu de refaire la nébuleuse América déjà photographiée avec mon appareil photo l’été dernier. Cette fois j’utilisais une caméra, un filtre et la lunette. Même avec la pleine lune j’espérais faire mieux.
En parlant de la Lune, notre satellite commençait à sortir des nuages, alors j’ai chargé mon garçon de la pointer au télescope pendant que je discutais avec deux membres de l’association montés malgré la météo incertaine. Des visiteurs, venus passer une nuit romantique dans leur mini van, sont venus jeter un œil à l’oculaire et parler astronomie. À notre manière nous avions contribué à l’évènement On the Moon Again, presque malgré nous. Il y a toujours des curieux au Champ du Feu.
Le vent s’est calmé, les nuages se sont dispersés et la Lune est montée dans le ciel. Avec une atmosphère très humide et chargée en poussières venues des incendies canadiens, sa lumière créait un voile blanchâtre qui masquait les étoiles. On ne verrait pas la Voie Lactée ce soir mais avec le filtre Triband je pourrais quand même photographier ma nébuleuse.
Une fois la lunette correctement mise en station et calibrée, j’ai pointé la constellation du Cygne, près de Deneb où s’étend le vaste nuage de la nébuleuse NGC 7000 dite America ou cou du pélican à cause de sa forme très particulière.
Entre la qualité très moyenne du ciel et le filtre gourmand en lumière j’ai dû pousser le temps de pause. Un premier essai à 300 secondes, un second à 600 pour finalement revenir à la première valeur. Car en dix minutes, bien des choses peuvent se produire comme le passage de satellites ou un problème technique qui me ferait perdre une image perdre et autant de temps de photographie.
Après quelques derniers réglages, j’ai laissé la lunette travailler comme une grande, retournant au télescope pour observer à nouveau la Lune puis la nébuleuse de la Lyre et l’amas d’Hercule. Rien de bien exotique mais je connais très mal mon ciel.
Mon fils, fatigué et frigorifié, s’est réfugié dans la voiture. Je l’avais prévenu pourtant. L’astronomie c’est vivifiant. Moi, protégé par trois couches de vêtements, j’ai continué à observer et surveiller mon setup, qui pour une fois, a fonctionné comme une horloge, sans doute grâce au nouvel équilibrage de la lunette. Au bout de deux heures trente de photo, j’ai eu quand même pitié de mon fils et j’ai remballé tout le matériel.
Christophe était rentré depuis longtemps et Antoine s’acharnait encore sur la nébuleuse du croissant avec son objectif Samyang 135 f2. Il repartira avec quatre heures trente d’images et une magnifique photographie.
Rentré à 3h30, j’étais debout devant l’ordinateur six heures plus tard pour regarder mon travail de la nuit. 30 images, aucun rejet soit deux heures trente de photographie. Le résultat était nettement différent du premier essai. Mais je n’arrive pas encore à décider laquelle des deux photos je préfère.
Je sais, je sais, j’avais écrit que je ne chroniquerai pas le dernier album de Mostly Autumn. Mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.
J’ai été les écouter en concert Chez Paulette, et ça été une belle soirée. Alors, un soir, je me suis replongé dans cet album qui m’avait laissé relativement indifférent, et j’ai aimé ce que j’ai écouté. Alors aujourd’hui, j’ai finalement décidé de vous présenter Seawater.
L’album dure plus d’une heure et quart avec dix morceaux dont le dernier, ‘Seawater’, qui approche les vingt minutes.
Mostly Autumn oscille entre prog symphonique et musique folk ce qui suffit à justifier la présence de Troy Donockley (Nightwish) sur les deux premiers titres de l’album, ‘Let’s Take a Walk’ et ‘Why Do Remember All the Rain’.
L’album s’ouvre et se conclut par des chants d’oiseaux, et entre les deux, parle de nostalgie (‘My Home’) et colère (‘Seawater’).
Je ne suis pas forcément fan du timbre d’Olivia lorsqu’elle pousse ses cordes vocales dans ses retranchements comme dans ‘If Only for a Day’, cependant il faut reconnaître qu’en live elle fait vraiment bien le job. Je me demande même si je ne la préfère pas en concert, sans tous les artifices de l’enregistrement studio.
Les guitares de Bryan et de Chris sont la clé de voûte de Mostly Autumn et les claviers de Iain les piliers du groupe. La batterie est sans doute leur point faible. On ne peut pas dire qu’elle brille par son côté progressif. Elle sonne clairement plus comme les musiques de fêtes foraines, écoutez ‘When We Ran’ pour vous en convaincre. Disons que je n’aime pas.
Comme dit plus haut, Seawater navigue entre ballades folk comme ‘Let’s Take a Walk’ et prog symphonique à la manière de ‘Seawater’ sur le duo vocal que forment Olivia et Bryan.
Si l’album dure plus de soixante quinze minutes tout de même, je ne lui ai pas trouvé de longueurs et il m’est arrivé de l’écouter trois fois d’affilée dans la même après-midi. Le dernier morceau ‘Seawater’, du haut des ses vingt minutes, est bien entendu le point d’orgue de l’album. Déjà sa durée en fait une pièce d’exception, ensuite, il s’agit d’un titre avec de grandes sections instrumentales et soli de guitares à tomber par terre. Enfin il y a le texte qui nous parle d’une vague géante qui engloutit toutes les misérables créations humaines sur cette Terre pour la purifier de notre espèce qui n’a pas su saisir sa chance lorsqu’il était encore temps.
Malgré quelques défauts, qui ne gênent peut-être que moi (le chant et la batterie), Seawater est un album dont je suis finalement tombé amoureux à force de l’écouter, à tel point que je regrette de ne pas l’avoir acheté en édition physique lors du concert de Mostly Autumn Chez Paulette. Parfois, pour rentrer dans certains albums, un certain temps est nécessaire.
C’est un petit livre de poche d’un peu plus de 150 pages qui a attiré mon regard alors que je peinais sur un roman de science-fiction plus conséquent : le premier tome de La Maison des Jeux de Claire North.
Le roman parle d’un jeu où le but est de faire élire un puissant personnage de la cité vénitienne.
Thene est une femme juive mal mariée à un flambeur qui dilapide chaque nuit toute sa fortune à la Maison des Jeux. Elle l’accompagne lors de ses nuits de débauche jusqu’à ce qu’un jour, on lui propose de rejoindre la Haute Loge de la Maison des Jeux. Un lieu caché derrière une porte fermée où l’enjeu des parties disputées dépassent le simple gain pécuniaire.
Nous sommes en 1610 à Venise et le haut magistrat vient de mourir. Quatre hommes sont en lisse pour prendre le poste. Des élections ne vont pas tarder. Mais c’est une partie organisée par la Maison des Jeux qui décidera du vainqueur.
Thene rejoint la partie qui désignera le futur vainqueur. Le joueur gagnant pourra entrer dans la Haute Loge de la Maison des Jeux.
Dès le premières phrases du roman, j’ai été subjugué par le style et la plume très particulière de Claire North. L’histoire est racontée par de mystérieux personnages qui observent à distance les jeux de pouvoir sans intervenir, qui suivent Thene dans les rues de Venise, ajoutant à l’intrigue une touche de mystère à un roman hors du temps.
Le lecteur caché sous un masque blanc, plongé dans le roman, franchit des ponts, navigue sur les canaux sales de la cité lacustre, marche dans les couloirs des palais vénitiens, coure dans les rues bondées en journée, vérifie sans cesse qu’il n’est pas suivi, complote et tente d’échapper à la mort.
De nombreux personnages se croisent en peu de pages, les candidats, les joueurs et les cartes jouées par les participants.
J’avoue m’être un peu perdu sans que cela n’altère pour autant mon plaisir lors de la lecture du roman. Mais maintenant que j’ai terminé le premier tome, je me demande si j’irai plus loin dans cet univers.
Pour l’instant, je vais essayer de terminer La Guerre des Captifs de James S.A. Corey qui peine à me convaincre.
Lorsque j’étais adolescent, j’avais deux amis rencontrés autour de passions communes, l’astronomie, la Bretagne et la bibine.
Malgré les années, la distance et les aléas de la vie, nous ne nous sommes pas perdus de vue, nous retrouvant au hasard d’un déplacement à Toulouse ou en Bretagne.
Toutefois, nous ne nous étions pas revu tous les trois ensembles depuis de bien longues années. Et c’est Fab le toulousain qui a eu l’idée de ces retrouvailles en terres de Bretagne. Après qu’il ait trouvé un week-end qui convenait à tout le monde, un gîte dans un joli coin, j’ai pris mes billets de TGV Strasbourg-Rennes et j’ai préparé la valise.
C’était parti pour un long week-end entre mecs, mais sans alcool, sans filles et au régime car quarante-cinq années plus tard, nos corps d’adolescents avaient pris quelques rides et kilos.
Fab allait nous parler pré-histoire, Fanch d’histoire et moi d’astronomie probablement. Bref nous allions radoter.
Mais tout d’abord il fallait affronter près de 5h de train, et je déteste le train, je déteste voyager en fait. Heureusement que Fab venait me chercher à Rennes, m’épargnant une heure supplémentaire de transport ferroviaire jusque Saint-Malo.
À peine installés, après d’émouvantes retrouvailles – nous ne nous étions pas vus depuis des années tous les trois ensembles – nous avons investi le gîte au bord de la Rance et commencé les promenades. Trois jours durant nous avons peu dormi, roulé en voiture électrique, marché beaucoup, discuté énormément et mangé des crêpes, du far et des galettes saucisses.
Dinan, Dol de Bretagne, Saint-Cast, la Rance, la pointe du Groin, de menhirs en châteaux, de bord de bord de mer en campagne, nous avons écumé le pays gallo et ses merveilles. Nous avons également retrouvé nos joutes verbales intactes, comme si nous nous étions séparés quelques jours plus tôt.
Certes nous avions vieilli et aux conversations archéologiques et pseudo philosophiques, nous avons ajouté nos problèmes de santé et ceux de nos enfants. Nos épouses ont vaguement été évoquées ici ou là, mais voilà, c’était un week-end de mecs, alors elles ont été un peu oubliées.
Ces trois jours ont passé trop vite malgré des levers matinaux et des couchers tardifs. Cependant, entre le manque de sommeil et une alimentation hasardeuse, nos organismes fatigués n’auraient probablement pas résisté très longtemps à ce traitement. Le dimanche matin Fab est reparti vers Toulouse, moi j’ai joué les prolongations à Lamballe avec Fanch avant de reprendre le train lundi matin vers Rennes puis Strasbourg, comatant dans les sièges peu confortables du TER puis du TGV.
Entre Lamballe et Strasbourg, j’avais plus de cinq heures d’attente à Rennes (oui j’avais bien mal organisé mon retour, la faute à un week-end très chargé en voyageurs).
La ville de Rennes où j’ai vécu quatre ans, pendant mes études scientifiques. C’était pour moi l’occasion d’un pèlerinage au Colombier, le long des quais, sur la place du Parlement de Bretagne, chez Burger King, devant un cinéma désaffecté ou bien à l’entrée de la boîte de mes nuits de débauche. J’ai probablement fantasmé cette ville, contrairement à l’amitié de Fanch et Fab. Au bout d’une heure et demie, j’avais terminé un assez terne pèlerinage. Il me restait trois heures trente à patienter en gare.
Il se pourrait que nous renouvelions cette réunion d’anciens combattants chaque année, car il serait bien agréable de retrouver mes amis d’adolescence pour de nouvelles aventures. Nous verrons ce qu’en pensent nos épouses délaissées le temps d’un long week-end.
Ceci est une chronique de copinage, soyez prévenus. Yann, un nouveau membre de l’association d’astronomie que je fréquente, a dit un jour qu’il jouait dans un groupe.
Vu sa stature et son look, j’ai demandé : métal ? Il a répondu : Yes !
C’est ainsi que j’ai découvert Morteville et leur premier album Mourir est Vivre sorti en 2024. Morteville est un groupe de black death metal progressif de Nancy né pendant le confinement. Je précise tout de suite, pour les âmes sensibles, si vous n’aimez pas le scream, passez votre chemin, parce que ici, ça gueule, mais en français s’il vous plait.
Je ne vous cache pas que Yann, je le déteste. Non content d’être l’astronome amateur qui a découvert la bande d’oxygène flottant au-dessus de la galaxie d’Andromède, un jour en 2022 où il ne savait pas quoi photographier, il joue en plus dans un groupe de métal.
Depuis sa découverte, lui et son équipe travaillent en collaboration avec des chercheurs. Ils ont photographié de nombreux autres objets inconnus dans des zones du ciel pourtant abondamment étudiées par les astronomes.
En fait, Yann, je le déteste, mais je l’aime bien quand même. Il met un cœur charitable sur mes astro-photos minables lorsque je les poste sur WhatsApp. En plus il est très sympa.
Mais revenons à Mourir est Vivre. Il s’agit d’un album huit titres de moins d’une demi-heure sur lequel le chanteur bousille ses cordes vocales sur presque tous les morceaux sorti de l’instrumental ‘Ciel’. Chochottes s’abstenir.
La musique de Morteville, s’apparente au métal, mais également au post-rock. Une musique dominée par les guitares parfois mandolines et une batterie qui cogne sans répit. En tendant l’oreille, vous entendrez aussi des claviers dans ‘Ciel’ mais certainement pas un orgue Hammond joué par John Lord.
Les paroles sont des poèmes noirs où ne pointent jamais l’ombre de l’espoir. Donc si vous êtes déprimé ou bien en colère, prenez des médocs avant de lire les textes.
C’est quand même très énervé. Le phrasé et le scream du chanteur me rappellent beaucoup un autre groupe français, The Dali Thundering Concept que j’avais chroniqué pour l’album All Mighty, Men – Drifting Through a Prosthetic Era.
Les trente premières secondes de ‘Cérémonie’ comme la longue intro de ‘Epitaphe’ laissent planer un doute sur la violence de l’album, mais dès que le chant arrive, on comprend que l’on va prendre cher.
Les guitares, qui sonnent de manière post-rock, adoucissent la violence du propos, mais la batterie, qui ne ménage pas les fûts, nous ramène aux fondamentaux du métal sans user pour autant de double pédale. Je préfère ces morceaux qui laissent plus de place à la musique que le très frontal ‘Murmuration’.
Bizarrement j’aime beaucoup ‘Gloire’ qui pourtant ne fait pas dans la dentelle, mais se pose quelques secondes avant de repartir de plus belles. Et le “Gloire, la gloire” scandé dans les premières secondes est du plus bel effet pour ouvrir le morceau.
Je n’écouterai pas Mourir est vivre en me rasant le matin de peur de me couper, mais la musique de Morteville conviendra à certaines de mes humeurs belliqueuses. Donc si vous aimez le métal et le scream, aller écouter l’album sur Bandcamp, il est à prix libre.
Je suis resté pendant deux heures en face de trois poubelles de tri sélectif en gare de Rennes. Vous me direz, il y a des manières plus palpitantes pour passer son temps. Mais voilà j’attendais mon TGV pour rentrer à Strasbourg et je trimbalais une valise trop encombrante pour faire du shopping ou du tourisme.
Mais revenons aux trois poubelles : une poubelle marron pour les bio déchets, symbolisés par un trognon de pomme, une peau de banane et un morceau de pain, une poubelle jaune pour les matériaux recyclables, symbolisée par un journal, une bouteille, une boîte en carton et une canette, et enfin une poubelle grise où était marqué « le reste ici » avec le dessin d’une poubelle.
Presque à chaque fois, les voyageurs ayant des déchets à jeter, s’approchaient des conteneurs en les observant de manière dubitative. Et probablement pris d’un doute, deux fois sur trois, ils remplissaient la poubelle grise, celle des matières non recyclables et non bio dégradables. Bouteilles, sacs plastique, canettes, restes de sandwich, fruits, tout terminait dans la poubelle grise. La poubelle jaune était presque vide, la marron immaculée.
Les gens n’avaient-ils pas vu les pictogrammes ? Ils n’arrivaient pas à associer leurs déchets avec les dessins ? Ou bien n’avaient-ils pas compris le principe du tri sélectif ? Les pictogrammes étaient-ils trop obscurs ? Les voyageurs étaient-ils trop pressés ? N’en avaient-ils rien à foutre ? Deux français sur trois seraient-ils de gros porcs ?
Souvent l’humanité me désespère mais c’est en écrivant ces lignes pleines de fiel que je réalise que je bois dans une bouteille plastique alors que mon voisin dans le wagon qui nous ramène à Strasbourg, boit dans une gourde en métal. Même si je recycle mes déchets le mieux possible, je continue de contribuer à leur production…
Une fois par an, le week-end, les musées ouvrent leurs portes la nuit, pour des visites exceptionnelles. Ici pas de Ben Stiller en gardien ou de statues qui reprennent vie, juste une invitation à redécouvrir gratuitement ces lieux culturels.
Cette année mon épouse penchait pour une visite au musée d’art moderne qui possède une belle collection de peintures contemporaines. J’aurai également penché pour son choix, malgré une petite préférence pour le musée de l’œuvre Notre Dame, mais le destin en a décidé tout autrement.
L’Orchestre Le Bon Tempérament jouait pour l’occasion au Palais Rohan lors de cette nuit exceptionnelle. Et il cherchait un photographe pour immortaliser le concert.
J’avais déjà couvert un de leurs concerts et c’est Sarah, la flûtiste de Toïtoïtoï, qui joue également dans l’orchestre, qui m’a sollicité, un peu à l’arrache certes, mais sollicité quand même. Et ça fait toujours plaisir qu’on se souvienne du photographe du concert. Cela signifie que soit, ils n’ont trouvé personne d’autre, soit que mon travail n’était pas si mauvais que ça finalement. Je ne préfère pas savoir quelle est la bonne réponse.
Le Palais Rohan construit au 18eme siècle abrite trois musées dont celui des beaux-arts. Des vastes pièces en enfilade avec de hauts plafonds, décorées de tableaux et meublés façon 18eme. Autant l’avouer tout de suite, photographier des musiciens dans un tel cadre me faisait très envie.
Me voilà donc parti avec mon barda vers 16h30 pour rejoindre le Palais Rohan à pied et en tram. C’était sans compter sur les footeux qui organisaient leur nuit au musée sur la place d’Austerlitz dans un grand foutoir de fumée, fusées, déguisements, gueulantes et bières. À ce qu’il paraît le Racing a perdu. Bien fait ! Ils n’avaient qu’à pas emmerder le monde. Je suis quand même arrivé à l’heure au rendez-vous en empruntant des chemins de traverses.
Mais voilà, mes rêves de belles salles classiques tombèrent à l’eau en arrivant sur place. L’orchestre allait jouer dans la cour, pas dans la salle de bal avec ses tableaux ou dans la bibliothèque.
La photographie de spectacle en extérieur, ce n’est pas vraiment mon fort. Le bon côté, c’est que je disposais d’un laissé passer pour circuler librement à peu près partout, des terrasses jusqu’aux salles d’exposition. Et je vous assure, admirer la cathédrale de Strasbourg de nuit du haut de la terrasse du Palais Rohan, ça vaut le détour.
Il y avait cinq animations musicales au Palais Rohan. Un ensemble de cuivres sur la terrasse, l’orchestre dans la cour, un premier ensemble de musique de chambre dans la bibliothèque, un second à l’entrée du musée archéologique et une harpiste dans le salon de musique du musée des beaux-arts. Autant dire que lorsqu’un ensemble terminait de jouer, il fallait se dépêcher pour aller photographier le suivant.
Je suis habitué à photographier en salle avec des projecteurs, pas aux extérieurs en plein soleil, sauf lorsque je fais du paysage. Mes premières images n’ont pas donné grand-chose, mais vers 21h, lorsque le soleil s’est couché derrière la cathédrale, j’ai commencé à trouver mes marques.
Dans la cour, quatre projecteurs bleus léchaient la façade du Palais Rohan, deux rampes de lumières en terrasse arrosaient la cour, plusieurs lanternes éclairaient les portes et chacun des pupitre des musiciens disposaient d’un lampe LED. Cela suffisait amplement pour jouer avec les lumières et pour éclairer les visages. C’est là que j’ai commencé à réaliser des clichés intéressants.
Les ensembles jouaient à plusieurs reprises dans la soirée, de 19h à 23h, tant et si bien que je savais à quoi m’attendre après un premier tour de chauffe et j’ai pu trouver les bons spots comme ce point de vue plongeant sur l’orchestre du haut de la terrasse.
Pour une fois j’ai principalement fais des plans de groupe plutôt que des portraits serrés sur les musiciens. Déjà je ne voulais pas gêner les artistes et les spectateurs en leur imposant ma silhouette dans le paysage, ensuite, je me connais, je me serais certainement concentré sur trois ou quatre personnes qui accrochent mieux l’objectif.
L’orchestre présentait au public venu nombreux, des extraits de son répertoire composé de tubes de musique classique. Un orchestre amateur certes mais formé de nombreux élèves du conservatoire qui possèdent déjà un niveau quasi professionnel. Il y avait également un quatuor qui jouait des musiques de films, hélas très mal placé, au bas des escaliers descendant au musée archéologique et face aux toilettes. Dans la bibliothèque du palais jouait un autre quatuor que je n’ai pas eu la chance d’écouter ni photographier, des musiciens aguerris comprenant la première violoniste de l’orchestre. Les cuivres, installés sur le toit sonnaient toutes les heures la marseillaise pour battre le rappel des visiteurs. Ils jouaient également d’autres pièces, mais difficile de les citer ici, je ne connais guère le répertoire des cuivres. Enfin il y avait cette jeune harpiste aussi talentueuse que timide qui livrait un délicieux récital de harpe dans le salon de musique. Les visiteurs, parcourant les salons du palais, s’arrêtaient tous, subjugués par la beauté de la musique et du lieu.
Je suis revenu à la maison vers 23h30 avec un peu plus de deux cents photos et une faim de loup (j’avais oublié de manger). Après un tri sévère, même s’il n’y a pas eu de déchet, je n’ai conservé que 33 images, le ratio habituel lors d’un concert.
Oui, je suis passé à côté de la sortie du dernier album du groupe IQ. Ça arrive, même au meilleur. Et c’est par hasard que je suis tombé sur Dominion en surfant sur Bandcamp.
IQ est un des fers de lance de la mouvance néo-progressive. Le groupe est né en 1981 sous l’impulsion de Mike Holmes et de Martin Orford alors que le prog était déjà moribond. Ils ont composé quelques un des chefs-d’œuvre du genre comme Subterranea ou Road of Bones, des albums qui resteront assurément des références dans le petit monde du rock progressif.
En live, le groupe connaît des hauts et des bas, souvent à cause de la voix capricieuse de leur chanteur, Peter Nicholls. Mon unique expérience avec eux a été tout simplement désastreuse, Nicholls était grippé. Mais ce ne fut quand même une meilleure prestation que celle de Weather Systems.
Mais revenons à Dominion.
L’album d’un peu moins d’une heure comporte seulement cinq morceaux dont deux pièces de choix, ‘The Unknown Door’ qui dure vingt-deux minutes et ‘Far From Home’ qui avoisine les treize minutes.
La première impression que m’a laissé l’album, c’est l’apparente tranquillité des compositions. Il y a bien quelques parties plus denses et énervées, mais globalement, je trouve l’album assez apaisé. On est loin de l’univers torturé de Road Of Bones.
Pourtant l’album parle de la mort, oui encore. ‘The Unknown Door’ s’ouvre sur l’annonce radiophonique du début de la seconde guerre mondiale, un thème récurrent chez Nicholls que l’on retrouve dans The Seven House ou encore Frequency.
Après, pas de doute, c’est bien du IQ, limite sans grosse surprise.
Le problème, c’est qu’avec ce groupe, une certaine monotonie s’installe au fil des morceaux. Et Dominion n’échappe pas à la règle. Ce ne sont pas les quelques claviers symphoniques de ‘No Dominion’, les cuivres de ‘The Unknown Door’, le trop court solo de basse de ‘Neverland’ ou bien la boîte à musique de ‘Far From Home’ qui vont y changer quelque chose. La voix si particulière de Nicholls imprime sa marque sur chacun de leurs albums.
Il y a pourtant il y a ‘One of Us’, la petite respiration acoustique de Dominion, qui contraste avec la grandiloquence des claviers de ‘The Unknown Door’, un titre qui, lui-même, prend le temps de respirer à partir de la quatorzième minute.
Si vous n’y prenez pas garde, vous vous perdez rapidement pendant l’écoute de Dominion. Personnellement, je m’égare dès la seconde moitié de ‘No Dominion’, lorsque la musique reprend du poil de la bête.
Et c’est bien dommage, car si le dernier IQ n’est pas leur chef-d’œuvre, il s’agit tout de même d’un très bel album. Alors, écoutez-le au casque pour ne pas en perdre une miette, concentré avec le livret sous les yeux puisque même en digital, vous le recevrez avec un PDF de seize pages contenant les paroles et l’artwork.
Sur la Lune poursuit la série Lady Astronaute de Mary Robinette Kowal après un Vers Mars pas aussi convaincant que le magnifique Vers les étoiles.
Et comme son nom l’indique, le roman se passe principalement sur la Lune.
Cette fois, outre l’uchronie, Mary s’essaie au thriller de politique fiction. Le programme spatial subit les attaques d’un mouvement en faveur de la vie sur Terre, Earth First.
Pendant plus de sept cents pages le lecteur va suivre les aventures de Nicole Wargin, la femme du sénateur et candidat aux présidentielles.
Elle part sur la Lune avec de jeunes colons et le moins que l’on puisse dire c’est que son séjour en sixième de gravité ne va pas être de tout repos : alunissage raté, pannes de courant à répétition, épidémie, sabotage, tout se ligue contre les pionniers sélénites pour que la base Artemis devienne un enfer.
Nicole et ses amis se débattent entre les problèmes à résoudre pour la survie des colons et une enquête complexe afin de retrouver le ou les saboteurs du programme spatial.
Sur la Lune n’est pas le meilleur roman de Mary Robinette Kowal mais il se laisse lire grâce à de nombreux rebondissements et ses personnages relativement fouillés. Vous y trouverez un mélange d’acronymes de la NASA datant du programme Apollo, de technologie d’une autre époque, de politique fiction et un regard posé par des femmes sur une société dominée par les hommes blancs chrétiens.